Les finalistes du Prix Trillium rencontrent leurs lecteurs

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Publié 29/06/2010 par Charlotte Vincent

Cinq des sept finalistes du Prix Trillium s’étaient donnés rendez-vous mardi 22 juin au Thompson Hotel, deux jours avant que les lauréats ne soient annoncés. À quelques jours du dénouement de la compétition, ils ont présenté leurs ouvrages et livré leurs confidences d’écrivains au public et à L’Express. Le tout dans une ambiance intimiste qui se prêtait à la conversation.

Marc LeMyre jouait le maître de cérémonie mardi dernier. Le poète et photographe torontois animait le débat entre les cinq des sept auteurs en lice et le public venu en petit comité. La bonne humeur était donc au rendez-vous. Daniel Poliquin pour son livre René Lévesque, et Jacqueline Borowick pour son recueil de poésie Le chant du coucou, étaient absents.

Difficile de définir tous ces auteurs au style d’écriture bien distinct. Daniel Soha a été sélectionné pour son roman La maison, une parabole qui raconte l’histoire d’un homme qui se réveille dans une maison dont il ne peut sortir et sans aucun souvenirs. C’est à cheval entre la science-fiction et le fantastique, ce qui est nouveau pour lui.

«Ce livre s’inspire d’un rêve que j’ai fait. Contrairement aux autres rêves, il était bien ficelé, j’avais un début et une fin», explique Daniel Soha. L’auteur fait le pari de déséquilibrer le lecteur, de lui enlever certains repères. «Au bout d’un moment, on en vient à douter de l’identité du narrateur», détaille Daniel Soha.

Inspiration par le chlore

Jean Mohsen Fahmy écrit des romans historiques. Originaire du Caire, il se passionne pour des périodes historiques qu’il transforme en roman après de longues années de recherches. Son ouvrage en compétition pour le Prix Trillium, Frères ennemis, raconte l’histoire de deux frères, l’un soldat et l’autre journaliste, pendant la crise de conscription.

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«Il me faut entre trois ans et un an et demi avant de pouvoir commencer à écrire un ouvrage. La phase de recherches est très intense. J’ai besoin de ce temps de maturation. Et généralement, les idées me viennent en nageant. L’eau chlorée doit avoir certaines vertus!», explique l’auteur.

Le benjamin

Ryad Assani-Razaki est le plus jeune auteur en course. Il est originaire du Bénin et vit au Canada depuis plus de 10 ans. Informaticien de métier, il est sélectionné pour un recueil de nouvelles, Deux cercles. C’est d’ailleurs son premier ouvrage publié. Le thème principal de ce recueil est la différence. Un vaste sujet qui recoupe aussi bien les croyances, les idées, les préjugés.

«Aujourd’hui, le monde s’est ouvert grâce à toutes ces nouvelles technologies, les gens voyagent et les dichotomies s’effacent», explique le jeune auteur de 28 ans.

Poésies

Michèle Matteau quant à elle fait dans la poésie avec Passerelles. Et c’est une première pour la romancière. Elle explore dans cet ouvrage les cheminements humains. «C’est sans aucun doute le livre le plus personnel que j’ai écrit. Si j’en avais fait un roman, les personnages auraient été ennuyeux et tristes à mourir!», affirme Michèle.

C’est l’année des finales pour Michèle qui avait déjà été nominée il y a quelques mois pour le Prix des lecteurs de Radio Canada. En 2001, l’écrivaine avait déjà reçu le Prix Trillium pour Cognac et Porto.

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Recherches dans la poussière

Enfin, dernière finaliste présente: Nicole V. Champeau pour son essai Pointe Maligne. L’infiniment oubliée. Son ouvrage parle de la partie ontarienne du fleuve Saint-Laurent. Un thème cher à Nicole qui est originaire de Cornwall. Ce rat de bibliothèque a écumé les livres pleins de poussières pour donner à son essai des éléments historiques.

«Je passe mon temps à la bibliothèque et j’écris sur du papier avec des pointes sèches!», détaille Nicole V. Champeau. C’est surtout la nuit, du haut de son 18e étage, que l’auteure trouve l’inspiration pour remplir les pages blanches.

Créé en 1987, le Prix Trillium récompense les auteurs francophones et anglophones de l’Ontario. Le 24 juin, avant de fêter la Saint-Jean-Baptiste, le jury a départagé tous ces auteurs. Une tâche qui n’a pas être facile. «Nous nous distinguons par notre style, le genre de l’ouvrage et par notre intention», résume Jean Mohsen Fahmy. Daniel Soha reste positif et se réjouit déjà de son statut de finaliste: «C’est une reconnaissance de ce que je fais et de ce que je suis. C’est important quand on est immigré dans un pays comme moi.»

C’est le benjamin des finalistes, Ryad Assani-Razaki, qui a été consacré par le Prix littéraire Trillium francophone. Le prix de poésie a été attribué à Michèle Matteau pour son recueil Passerelles.

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