Un shampooing, un déodorant, un rasoir, des crayons à mine ou une coupe de cheveux: lorsque ces produits visent les femmes, ils se vendent souvent plus cher que leur équivalent masculin. Ce n’est pas juste une impression: des études confirment — mais avec des bémols — l’existence d’une «taxe rose».
Un fait jugé suffisamment discriminatoire pour qu’un recours collectif vienne d’être déposé au Québec contre plusieurs grandes chaînes de distribution, notamment contre Unilever Canada.
«La perception provient plus d’une différence constatée de prix» au détriment du produit féminin, nuance le titulaire de la Chaire CLÉ en consommation et développement durables du département d’économie agroalimentaire et des sciences de la consommation de l’Université Laval, Bernard Korai.
Le recours collectif québécois s’appuie en effet sur le constat d’une «discrimination basée sur le sexe», pour des produits identiques — ou presque — vendus plus cher lorsqu’ils sont destinés aux femmes. Le maire de Montréal, tout comme le parti politique Projet Montréal, se sont prononcés pour une interdiction de cette pratique.
Aux États-Unis, même si aucune loi fédérale ne protège la consommatrice, la Californie est devenu dès 1995 le premier état à bannir les différences de prix basées sur le genre. La ville de New York a adopté une loi similaire en 1998, obligeant les commerces à s’expliquer — avec contraventions à la clé.