Les derniers impressionnistes

René-Xavier Prinet, Cabourg, bain de soleil, vers 1925-1930, p. 209.
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 31/03/2019 par Gabriel Racle

Les Éditions d’art Monelle Hayot, qui se trouvent au Château de Saint-Rémy-en-l’Eau, dans le département français du Rhône dont la capitale est Lyon, ont récemment publié un ouvrage d’un grand intérêt, Les derniers impressionnistes. Le temps de l’intimité.

Cet ouvrage est très original, non seulement par le sujet dont il traite, mais aussi par le fait que ce sont les illustrations qui tiennent la première place, les courts textes qui les accompagnent n’étant là que pour les faire connaître.

De tous les ouvrages que nous avons présentés dans L’Express de Toronto depuis plus de vingt ans, c’est bien le premier de ce genre.

Couverture du livre «Derniers impressionnistes». Reproduction d’une œuvre de René-Xavier Prinet.

1 200 illustrations

En effet, quelque 1 200 illustrations reproduisent des tableaux, des sculptures, des objets artistiques qui font sortir de l’ombre des artistes qui passaient dans la trappe de l’oubli.

On retrouve ainsi les peintres Edmond Aman-Jean, Albert Baertsoen, Albert Besnard, Jacques-Émile Blanche, Henry Caro-Delvaille, Eugène Carrière, Émile Claus, Charles Cottet, André Dauchez.

Publicité

Et d’autres encore, aussi peu connus: Georges Desvallières, Henri Duhem, Antonio de La Gandara, Gaston La Touche, Ernest Laurent, Henri Le Sidaner, Henri Martin, René Ménard, René-Xavier Prinet, Jean-François Raffaëlli, John Singer Sargent, Lucien Simon, Frits Thaulow, Eugène Vail.

Et le sculpteur Auguste Rodin est aussi présent. Tout ce groupe n’ayant plus été réuni depuis la dernière guerre, cette rétrospective est inédite et c’est un plaisir de tourner les pages de ce livre et de découvrir les œuvres présentées.

Fin du XIXe siècle

Il faut peut-être rappeler l’origine du mot impressionnisme. C’est en France qu’a eu lieu la naissance du mouvement impressionniste. Le 15 avril 1874 s’ouvre à Paris la première exposition d’un groupe de peintres qui se sont affranchis des règles de l’académisme conventionnel en vigueur.

Henri Duhem, autoportrait, 1915.

Monet présente un tableau intitulé Impression, soleil levant. Par dérision, le journaliste Louis Leroy du Charivari qualifie ce tableau d’impressionniste, un mot que les intéressés et la critique ont retenu et qui a subsisté jusqu’à nos jours et continuera de l’être.

Au fil du temps, ces artistes séduits par l’impressionnisme et l’importance de ce mouvement, s’en inspirent tout en utilisant chacun à sa façon cette influence adaptée à leur propre style, parfaitement identifiable: «tous partageaient une vision sentimentale de la nature: rendre les êtres et la nature tels qu’on les aperçoit, en laissant deviner ce qu’ils ont de profond, de tragique ou de mystérieux.»

Publicité

C’est un postimpressionnisme qualifié d’intimisme parce qu’il révèle sous couvert d’impressionnisme les tendances ou orientations personnelles ou intimes de chaque artiste.

Nouvelle société

Et l’ouvrage des Éditions d’arts s’ouvre par une section consacrée à La société nouvelle des peintres et des sculpteurs.

Frits Thaulow, L’escalier de marbre à Venise, 1904, p. 297.

«La Société nouvelle des peintres et sculpteurs a été le groupe le plus célèbre et le plus caractéristique de la Belle Époque. Les artistes de cette confrérie avaient en commun une vision sentimentale de la nature: rendre les êtres et les objets tels qu’on les aperçoit, en laissant deviner ce qu’ils ont de profond, de tragique ou de mystérieux. C’est ainsi qu’ils furent qualifiés d’intimistes.»

Ces artistes respectent les apparences dans l’exactitude de leur présentation et ils perpétuent ainsi les valeurs permanentes de l’art, le souci d’une fidèle représentation des paysages ou des portraits, «en s’attachant à rendre la poésie, la tendresse de leurs sujets, ils ont réussi à nous parler de nous-mêmes».

Livre d’art

Et c’est sans aucun doute ce qui fait le plaisir de découvrir ces caractéristiques des derniers impressionnistes dans les divers chapitres si abondamment illustrés du livre des Éditions d’art.

Publicité
Henri le Sidaner, La table sur la terrasse, Gerberoy, 1930, p. 291.

Voici d’ailleurs quelques titres de ces chapitres présentant des peintres et leurs œuvres de cette époque: Trois camarades à l’École des beaux-arts, Vers le divisionnisme, Le symbolisme à Paris, Amitiés du Nord, Les nouveaux arrivants, En villégiature, Les années folles, La postérité, Les sculpteurs de la Société Nouvelle, L’ombre de Rodin, etc.

Une illustration en pleine page est placée en tête de chaque chapitre. Et les chapitres comportent de nombreuses illustrations, les textes étant réduits au minimum nécessaire. Un merveilleux livre d’art, une découverte à chaque page, un enrichissement constant de nos connaissances. On ne saurait mieux dire.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur