Au cours de l’année 2012, j’ai recensé quelque soixante ouvrages pour L’Express. Comme c’est la tradition maintenant, mon dernier article de l’année consiste à vous faire part de mes coups de cœur. C’est la première fois que tous les titres retenus sont des romans, dont plusieurs traductions. Une œuvre franco-ontarienne figure au palmarès.
Malorie Blackman, Boys don’t cry
Le sujet a de quoi piquer votre curiosité. Dante, un garçon de 17 ans, apprend qu’il est père d’une petite fille. Adam, son jeune frère, découvre qu’il est homosexuel et l’accepte tout de go. À la lecture de ce roman brillamment construit, vous pourriez laisser couler quelques larmes, car si les garçons ne pleurent (presque) jamais, ce n’est pas le cas des hommes.
Mackenzie Ford, Un amour dérobé
Dans ce roman, l’auteur décrit très bien comment, en temps de guerre, il est faux de croire qu’il y a un bon et un mauvais côté, l’un blanc, l’autre noir. «La guerre regorge de situations troubles.» Et les mots gardent souvent un caractère ambigu. Ils sont malléables à merci, surtout les mots «justice», «Dieu» et «amour».
Danny Saunders, La Dynastie Borgia: l’ascension du pape
Ce roman somptueux, sanglant et décadent raconte l’ascension de Rodrigue Borgia au trône de Saint-Pierre. D’une page à l’autre, on voit comment l’attrait du pouvoir papal peut métamorphoser un cardinal «en véritable mercenaire du vice». Celui qui veut succéder à Innocent VIII est mené par l’ambition, la manipulation, la corruption, la puissance et la vengeance.