Le fondateur de l’école de poteries qui porte son nom, Josiah Wedgwood (1730-1795), était avant tout un homme d’affaire audacieux qui a su commercialiser et promouvoir son art de son vivant.
Le Musée royal de l’Ontario (ROM) inaugurait récemment l’exposition Wedgwood: art et innovation qui permet au public d’admirer des pièces très recherchées. «Dans un contexte de révolution industrielle et afin de répondre à la demande croissante, Wedgwood, à cette époque déjà, n’avait d’autres choix que de suivre le courant socio-économique et de convertir son art en fabrique», nous explique M. Dan Rahimi, directeur général au développement des galeries du ROM, au restaurant C5 qui surplombe le Cristal Lee-Chin, la nouvelle aile du ROM.
Pour aller plus loin, Wedgwood ne lésinait pas à faire appel aux ambassadeurs anglais pour répandre son art et son nom auprès des cours européennes de l’époque. Et il y est parvenu à merveille lorsque Catherine II, impératrice de Russie, commande près de mille pièces de la célèbre porcelaine de la Reine, l’un des trois matériaux inventés par Wedgwood.
Une porcelaine qui n’en est pas tout à fait une, puisqu’il s’agit, tout simplement, de poterie plus raffinée. «On doit cette appellation à la reine Charlotte d’Angleterre. Celle-ci était tellement enchantée par un service réalisé par Wedgwood qu’elle l’a autorisé à nommer cette poterie de porcelaine de la reine», déclare M. Jacques Lavoie, porte-parole francophone de l’exposition, qui se trouve dans les galeries européennes Samuel du ROM Quelques pièces de ce service royal sont présentement exposées au musée.
Les deux autres poteries inventées par Josiah Wedgwood sont le basalte, qui est une espèce de pâte d’un noir de jais et le jaspe qui est généralement travaillé en relief sur un fond bleu avec des dessins blancs.