Les «Bleus» à court de résonnance torontoise

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Publié 20/06/2006 par Yann Buxeda

La communauté francophone n’est en rien comparable aux autres communautés ethniques de Toronto. Un aspect qui se retrouve en cette période de Coupe du Monde de soccer. Alors que les quartiers portugais ou italiens vibrent au rythme de la compétition et proposent de multiples endroits de rencontre, la délégation française de la Ville-Reine peine à se fédérer autour des «Bleus».

Nous avions déja évoqué les spécificités démographiques qui pouvaient expliquer une telle situation géographique (voir L’Express du 23 mai), à savoir un éparpillement de la communauté francophone sur l’ensemble du Grand Toronto.

Le fait est qu’à ce jour, il est dificile de trouver un pub ou un bar qui s’habille tout de bleu pour sonner au diapason de Zizou et les siens. Il y a bien sûr quelques français qui se retrouvent pour célébrer les matches des Bleus, mais le dénominateur commun est généralement autre que le soccer.

Une appréciation de la situation partagée par le délégué aux manifestation culturelles au Consulat de France, Daniel Canale: «La communauté française est très éparpillée sur le grand Toronto. Il est donc difficile d’organiser des projections ponctuelles de match. Il n’existe pas de quartier français au même titre que ceux de certains de nos voisins européens, et par conséquent, trouver des lieux pour accueillir une telle manifestation n’est pas évident. Il n’existe pas de bar ou de pub typiquement français à Toronto.»

Un constat qui, selon le délégué, a poussé le Consulat à ne pas surfer plus que cela sur le phénomène de la Coupe du monde. Du moins, pour le moment, comme le précise Daniel Canale: «Si les résultats s’avèrent intéressants, nous envisageons d’établir un partenariat avec les communautés italiennes et allemandes pour réaliser une projection sur grand écran. Au-delà de la sensibilité nationale, nous voulons aussi faire passer un sentiment de solidarité autour de la notion de communauté européenne de Toronto.»

En clair, il n’existe à ce jour aucun événement officiel censé fédérer les ressortissants français autour du soccer hexagonal. Par conséquent, chacun trouve ses petites solutions pour profiter des matches.

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Pour Eddy Guinet, Torontois depuis peu, après un séjour de six mois au Brésil, cette Coupe du monde n’aura pas la même saveur que les autres.

«C’est forcément un peu frustrant, car il est difficile de suivre les matches avec la même effervescence que celle qu’il peut y avoir en France et même dans une autre mesure au Brésil. Je me contente donc de la petite télévision de mon salon, pour les matches qui ne chevauchent pas les heures de travail, et j’irais sûrement voir les huitièmes et les matches suivants avec quelques amis dans un bar italien ou portugais.»

Une attitude que partagent une grande partie des supporters français, à l’image de Pierre François, qui vit lui aussi une Coupe du monde calme: «Au travail, pas de Coupe du monde, parce que c’est difficilement compatible. Par contre quand je suis chez moi, je suis généralement les gros matches à la télévision et je vais voir ceux de l’équipe de France au Hoops, un bar qui se trouve à l’angle des rues Yonge et College. Ici, ils passent tous les matches sur grand écran.»

Mais Pierre François concède lui aussi qu’il n’est pas non plus question d’une ferveur tricolore les soirs où les Bleus jouent: «Nous ne sommes généralement pas plus d’une dizaine de supporters. C’est dommage.»

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