L’eau potable au Canada: une inégalité toujours d’actualité

Semaine de la Terre culturelle et politique à la TFS

Grand intérêt pour les oeuvres d'art lors de la Journée de la Terre à la TFS. (Photos: Nathalie Prézeau)
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Publié 19/04/2019 par Alice Goron

Que pouvons-nous retirer des Premières Nations en matière de protection de l’environnement et de durabilité? Quels sont les grands défis auxquels il faut faire face aujourd’hui? Voilà les grandes questions autour desquelles tournait la 8e édition de la Semaine de la Terre à la Toronto French School, l’école secondaire privée d’immersion du quartier Lawrence et Bayview.

Entre la conférence, un repas et une exposition hétéroclite le 17 avril, cette nouvelle édition, placée sous le maître mot de soutenabilité, a su réunir petits et grands tout en soulevant des problématiques actuelles. Celle qui a su cristalliser le plus de réactions: l’accès à l’eau potable qui reste inégal au Canada.

La conférence à réuni plus une centaine de personnes. Josette Bouchard, Frank Christopher Bush, Yaghouba Tandia, Melissa Dick.

Un accès inégal à l’eau potable au Canada

L’eau, cet «or bleu», est une denrée précieuse aujourd’hui. Si l’eau couvre 70% de la planète, ce qui lui vaut ce surnom de «planète bleue», l’eau douce représente seulement 2.5% de cette quantité.

Cela rend son accessibilité «extrêmement compliquée dans certaines régions du globe», a rappelé l’ingénieur et enseignant Yaghouba Tandia, l’un des intervenants de la conférence à la TFS.

L’enseignante Josette Bouchard, l’une des organisatrices de l’événement, ajoute que «dans certaines réserves amérindiennes du Canada, l’accès à l’eau potable est très complexe. Cela résulte d’un manque de volonté politique. Construire une station d’épuration des eaux se fait facilement.»

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Les trois invités accompagnés de leur hôte, Josette Bouchard (à g.), lors de la séance de questions-réponses qui suit la conférence: Frank Christopher Busch, Yaghouba Tandia et Melissa Dick.

Manque de volonté politique

La thématique de cette Journée de la Terre: les Amérindiens et l’eau.

«Cette idée est venue après la rencontre que j’ai eu avec Frank Christopher Busch, romancier membre de la nation Crie Nisichawayasihk du Manitoba», explique Josette Bouchard. «J’ai vécu en effet dans une réserve amérindienne pendant trois ans. On a énormément de choses à apprendre d’eux. Cette année, nous mettons l’accent sur cette question de justice et notamment dans l’accès à l’eau.»

Frank Christopher, l’un des conférenciers.

C’est sur ce point que Frank Christopher Busch insiste, aux côtés de la biologiste Melissa Dick (Waterlution) et de Yaghouba Tandia. «Ces inégalités en termes d’accès à l’eau potable dans certaines parties du Canada coïncident avec les comportements des politiques qui privilégient les actions favorisant leur réélection. L’accès à l’eau potable dans certaines régions du Canada n’en fait visiblement pas partie.»

Éveiller les consciences

Cette Journée de la Terre est toujours particulièrement importante à la Toronto French School. «La Journée de la Terre existe depuis 1972. Nous avons décidé de l’étendre au sein de l’école et d’organiser des activités toute la semaine. Cela permet de créer une conscience sur ce qu’est l’environnement auprès des enfants. Créer une conscience citoyenne chez eux», nous confie Josette Bouchard.

Une chorale d’élèves de la TFS durant le dîner amérindien.

Son implication dans la cause environnementale n’est plus à prouver. «J’ai toujours pensé que l’on devait faire quelque chose pour l’environnement» Son action au sein de l’école est notamment marquée par la réhabilitation du ravin à proximité.

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«Dans ce ravin se trouvaient tous les écosystèmes. Avec les élèves, nous avons donc travaillé sur la mise en place d’un chemin pour y accéder. Ensemble, nous avons marqué ces différents écosystèmes. Maintenant, les professeurs peuvent travailler dans ce lieu.»

Mode, art et animations

Les invités ont pu échanger avec de nombreuses organisations et entreprises impliquées dans la cause.

Un grand dîner mettait en valeur les mets amérindiens, ponctués par des lectures par Frank Christopher Busch et Josette Bouchard, ainsi que les chants de quelques élèves de la TFS.

Une exposition mettait en valeur les tableaux colorés de Ritchie Sinclair et Brona Wingell. Un moment de communion autour d’une thématique plus qu’actuelle.

 

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