L’information qui circule sur les réseaux sociaux a de quoi créer un certain émoi: le Large Hadron Collider (LHC), cet énorme accélérateur de particules situé à la frontière franco-suisse, serait à risque, «selon un cosmologiste respecté», de créer un trou noir qui va engloutir notre planète.
Empressons-nous de publier quelques mots là-dessus avant la fin du monde.
Une extrapolation de tabloïd
Le cosmologiste en question est le Britannique Martin Rees. C’est effectivement une célébrité dans son domaine, auteur de travaux théoriques réputés sur la distribution de la matière dans le cosmos, et auteur de livres de vulgarisation dont le dernier, publié en octobre, s’intitule On the Future. Prospects for Humanity.
Il y spécule sur les opportunités et les risques qui attendent l’humanité dans les prochains siècles. Le risque du trou noir n’y est toutefois abordé que de façon théorique, en quelques paragraphes. Il est devenu la vedette dans un article du quotidien Daily Telegraph, et les très populaires tabloïds britanniques en ont ensuite fait des gros titres.
Le boson de Higgs
Le Large Hadron Collider est un anneau de 27 km de diamètre à l’intérieur duquel des protons sont lancés à des vitesses proches de celle de la lumière. Lorsque deux de ces protons entrent en collision (d’où le nom Collider), les très hautes énergies dégagées sont censées permettre d’observer des pans de la matière qui nous étaient inaccessibles jusqu’alors.