Le Toronto FC signe sa première recrue francophone

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Publié 22/04/2008 par Yann Buxeda

Il porte le numéro 32 et ne l’a jamais porté aussi bien. Le même que celui qui l’avait consacré au plus haut niveau alors qu’il rejoignait Newcastle United en 2001. C’était il y a sept ans. Il y a deux semaines, Laurent Robert a intégré l’effectif du Toronto FC pour deux années, devenant par là même le premier joueur francophone de la franchise canadienne. Et dire que ce numéro 32 est un symbole est un euphémisme. L’ancien international français a fêté ses trente-deux printemps en mai 2007, mais compte bien montrer aux sceptiques qu’il n’a rien perdu de sa vivacité.

Pour ce qui est de sa patte gauche, que les amateurs se rassurent, elle est bel et bien préservée. Ce samedi, pour l’ouverture officielle de la saison à domicile du Toronto FC, il a offert au club de la Ville-Reine sa seconde victoire consécutive de la saison face au Real Salt Lake. Un coup franc surpuissant qui a trouvé les filets adverses, portant ses statistiques personnelles à un but et une passe décisive en deux rencontres. En 180 minutes, Robert a démontré que sa force de percussion et la justesse de ses ballons n’avaient que très peu subi le poids du temps.

Laurent Robert débute sa carrière professionnelle à Montpellier en 1994. Un club qu’il fréquentera cinq années, affinant sa polyvalence attaquant-milieu offensif, avant que son pied gauche redoutable attire les recruteurs du Paris Saint-Germain.

À l’époque, le club de la capitale végète en milieu de classement et aspire à retrouver la place qui est la sienne au sein du football français.

Robert, qui vient d’inscrire 11 buts avec Montpellier la saison précédente, est l’un des fers de lance du nouvel effectif parisien. Dès sa première année, le Réunionnais fait écho aux attentes de ses dirigeants en inscrivant neuf buts en 28 rencontres. Paris finit second et décroche un billet pour la prestigieuse Ligue des Champions.

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L’année 2000 marque un tournant important dans la carrière de Laurent Robert. Il explose littéralement pour sa seconde saison au PSG et trouve le chemin des filets à 18 reprises toutes compétitions confondues. Un bilan auquel vient s’ajouter sept sélections en équipe de France, auréolées d’une réalisation face à la Turquie en novembre 2000.

Sa troisième saison au Parc des Princes sera malheureusement un immense gâchis. En conflit avec Luis Fernandez, son nouvel entraîneur, il choisit de s’exiler en Angleterre, où Newcastle United lui fait les yeux doux.

Pendant quatre années, associé à Shearer et Bellamy, il dispute près de 130 matchs en Premier League et s’impose comme titulaire indiscutable au sein de l’effectif de Bobby Robson en championnat comme en coupe d’Europe.

En 2006, un changement de direction pousse Robert vers la sortie. La suite de sa carrière sera moins rose. Il multipliera les expériences (Benfica, Levante puis Derby County) sans véritablement s’imposer, avant de finalement décider d’accepter la proposition du Toronto FC au début du mois d’avril.

Samedi dernier, Laurent Robert a fait ses premiers pas – avec brio –à domicile sous ses nouvelles couleurs, et semble avoir retrouvé le sourire au sein d’un effectif qu’il compte bien mener jusqu’aux séries. Un défi d’envergure pour le joueur comme pour la nouvelle franchise.

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Cela fait maintenant quinze jours que tu es à Toronto. Tu as eu l’occasion de goûter à la MLS, à la ville, au climat canadien. Tes premières impressions?

Tout se passe pour le mieux. Je suis vraiment ravi d’être ici et je suis surtout rassuré de voir le temps s’arranger. Même s’il est encore tôt, je pense que j’ai fait le bon choix.

Comment t’es-tu retrouvé ici à Toronto, alors qu’il y a encore quelques mois, tu jouais en Premier League anglaise?

En fait, les premières prises de contact du Toronto FC ont eu lieu au mois de février. À l’époque, je venais de signer pour le club anglais de Derby County et je pensais pouvoir me faire une place au sein de l’effectif. J’avais donc refusé l’offre de Mo Johnston (directeur sportif du TFC).

Mais le choses ne se sont pas déroulées comme prévu avec mon nouveau club, et l’opportunité de jouer ici s’est représentée. En Angleterre, je ne jouais pas beaucoup et j’avais besoin de retrouver des sensations. Et l’arrivée de John Carver (entraîneur du TFC), avec qui j’avais déjà travaillé auparavant, a tout accéléré. Fin mars, je me suis rendu à Toronto avec mon agent Pierre Frelot et tout s’est enchaîné. J’ai résilié mon contrat et me suis engagé avec Toronto.

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Comment ça se passe avec les autres gars de l’équipe? L’ambiance au sein des vestiaires et à l’entraînement? Les installations aussi…

À Toronto, j’ai de suite constaté qu’ils voulaient construire quelque chose de bien, de solide. Sincèrement, on a absolument tout à proximité. En termes d’infrastructures, ça ressemble à ce qui se fait dans les grands clubs européens. On a tout ce qu’il faut pour travailler mais aussi pour récupérer. Et forcément, le reste suit dans les vestiaires!

Tu as résilié ton contrat avec Derby County. Tu quittes un championnat réputé comme le meilleur au monde pour rejoindre la MLS, une compétition plus modeste…

…et c’est une suite logique à mon sens. De plus en plus d’Européens viennent jouer ici, et ce n’est pas sans raison. Pour moi c’est une nouvelle expérience, j’avais besoin de montrer que j’étais toujours capable de me faire valoir sur un terrain. Je veux apporter mon expérience au sein de ce groupe. C’est un nouveau challenge, et je veux vraiment gagner quelque chose avec le Toronto FC.

Tu n’as pas pensé un temps revenir en France?

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Pour l’instant je ne me pose pas la question. Je suis vraiment très heureux ici. Après, on ne sait pas ce qui peut se passer, mais aujourd’hui, j’ai la tête à 200% ici et je veux y rester très longtemps.

As-tu des regrets par rapport à ton passage à Paris?

C’était vraiment génial. À Paris, j’ai tout découvert, l’équipe de France, la Ligue des Champions. Après, c’est sûr que tout s’est un peu terminé en queue de poisson. Luis Fernandez a un gros caractère et moi aussi, donc ça a posé des problèmes. Mais je ne regrette vraiment rien de cette période.

Aujourd’hui tout est un peu moins rose pour Paris (ndlr: le club lutte contre la relégation en seconde division). Es-tu marqué par cette situation ou est-ce que la page PSG a définitivement été tournée?

Évidemment, je suis très marqué. Il y a tellement de choses qui gravitent autour du PSG. Tous les anciens espèrent qu’ils vont se maintenir car ce serait un cataclysme pour tout le monde au club comme pour l’ensemble du soccer français. C’est une situation très complexe à gérer.

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En MLS, la relégation n’existe pas, avec le système de franchises…

En effet, mais la question ne se pose pas à mon sens. Si je suis venu ici, c’est pour gagner quelque chose avec cette équipe. Je veux rester longtemps et remporter des titres.

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