Le Tintoret, le peintre vénitien de génie

500e anniversaire de sa naissance

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C'est cette commande du Miracle de l'esclave ou de Saint Marc sauvant l’esclave qui fait du Tintoret l'artiste le plus en vue de Venise après Titien.
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Publié 27/05/2018 par Gabriel Racle

On trouve dans L’Express, dans un article ou dans un autre, le nom du Tintoret, sans pour autant que sa biographie et son œuvre donnent lieu à une évocation le faisant bien connaître.

Mais cette année 2018 nous en donne l’occasion avec le 500e anniversaire de ce peintre, une exposition au Palais du Luxembourg à Paris en cours jusqu’au 1er juillet 2018, accompagnée d’un album, un petit livre qui donne un aperçu sur les débuts de cet artiste.

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Tintoret. Naissance d’un génie. Découvertes Gallimard, 2018, relié, 17,5x1x12,5 cm, 64 pages, 9.20 €

Petit teinturier

Jacopo Robusti, dit Tintoretto, le Tintoret, est né le 29 avril 1518, il y a 500 ans, à Venise, qui était alors la capitale de la République de Venise, où il est mort le 31 mai 1594.

C’est, de tous les peintres qui sont passés par Venise, le seul peintre vraiment vénitien de la Renaissance, que l’on associe au mouvement artistique du maniérisme de l’école de cette ville.

C’est son père qui travaillait dans une teinturerie (tinctorial en italien), qui lui a donné son surnom de «petit teinturier».

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Maniérisme

Des imprécisions entourent sa formation artistique. Il a été élève du Titien et surtout de Bonifacio de’ Pitta (1487-1553) un peintre vénitien assez célèbre, auteur notamment d’une Adoration des bergers (1523) riche en couleurs (Musée du Prado, Madrid).

Le Tintoret sera réputé pour sa maîtrise des couleurs et des ombres.

Il s’intéresse aussi aux courants maniéristes véhiculés à Venise par différents peintres. Le maniérisme est défini comme une «tendance de l’art italien au XVIe siècle, caractérisée par un raffinement technique et la mise en évidence de l’artifice».

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Le péché originel. p. 5.

L’esclave

C’est en 1548 que le Tintoret devient enfin un maître reconnu de la peinture, avec la commande d’une grande toile pour la Scuola Grande di San Marco, l’une des plus importantes confréries de Venise.

Pendant les années précédentes, depuis le milieu de 1540, il a réalisé des peintures et surtout des portraits de personnalités vénitiennes, à la tête d’un atelier de quelques artistes, ce qui l’avait fait connaître.

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Connue sous le nom Le Miracle de l’esclave ou Saint Marc sauvant l’esclave (aujourd’hui à la Galerie de l’Académie de Venise), la toile fait sensation et le Tintoret devient «le plus en vue de Venise après Titien».

La toile est notamment louée par Pierre l’Arétin (1492- 1556), écrivain, dramaturge, poète célèbre et ami de Titien.

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L’adoration du veau d’or, 1544, p. 8-11.

La gloire

Dès lors les commandes vont affluer.

Pour la réalisation de tableaux religieux en particulier: L’Adoration du veau d’or (1544) et Le Jugement dernier. (1563), La Découverte du corps de saint Marc et L’Enlèvement du corps de saint Marc (1562 et 1566), comptent parmi les réalisations les plus importantes du Tintoret.

Et pour une importante série de peintures de scènes de la vie de Jésus, de la Vierge Marie et de la vie de Moïse dans la Scuola Grande de San Rocco, dont il est nommé décorateur officiel en 1564.

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Ainsi s’est poursuivie la vie de ce grand maître vénitien jusqu’à sa mort survenue le 31 mai 1594 à Venise, à l’âge de 76 ans. Il est inhumé dans l’église de la Madonna dell’Orto, où se trouve sa pierre tombale. C’était le dernier grand peintre de la Renaissance à Venise.

Ouvrage original

À l’occasion du 500e anniversaire de la naissance du Tintoret et de l’exposition qu’il lui consacre, le Musée du Luxembourg a publié un petit livre d’art, Tintoret, la naissance d’un génie, de petit format, qui ne compte semble-t-il que 28 pages, mais dont plusieurs se déplient en quatre et même en huit pages pour présenter des reproductions.

C’est donc un petit livre d’illustrations plutôt que de textes que l’on pourra découvrir avec plaisir pour avoir sous les yeux des œuvres du Tintoret. Il faut le dire, c’est un petit ouvrage très original.

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Suzanne et les vieillards, 1554-1555, p. 34-37.

Œuvre de jeunesse

Si c’est à la découverte de l’œuvre de jeunesse du peintre que le Musée du Luxembourg convie ses visiteurs en organisant une exposition couvrant les quinze premières années de la carrière du Tintoret, il en va de même pour ce petit ouvrage d’art qui présente 27 réalisations du peintre, dont certaines en grand format par les astucieuses pages semi-cartonnées qui se déplient.

Parmi ces œuvres, on retrouve au fil des pages L’Adoration des Mages du Prado, réalisée alors que le Tintoret n’avait pas vingt ans, et des commandes dont voici quelques titres: Jésus parmi les docteurs (1539), Portrait d’une jeune femme (1553) La conversion de Saint Paul (1538/1539), Le Miracle de l’esclave (1548), Autoportrait (1547), Suzanne et les vieillards (1554-1555).

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«L’exposition retrace l’ascension sociale d’un homme d’extraction modeste, fils de teinturier, qui parvient à s’élever dans la société.» Ce merveilleux petit livre aide à le comprendre. Une magnifique exposition, une remarquable présentation, un livre minuscule, mais que de découvertes! La naissance d’un génie sous la main, pas de doute.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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