Le téléphone portable: mode d’emploi

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Y a-t-il maintenant un objet plus utile et omniprésent qu'un téléphone? Photo: iStock.com/ViewApart
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Publié 02/04/2023 par Michèle Villegas-Kerlinger

Le téléphone portable, connu aussi sous d’autres noms comme «téléphone cellulaire», est une sorte d’anomalie à plusieurs niveaux.

Pour commencer, précisons que le mot «portable» qualifie ce qu’on peut porter, mais qui n’a pas été fait à cette fin.

Par contre, «portatif» veut dire «qui est conçu pour être transporté avec soi».

Par conséquent, «téléphone portatif» conviendrait mieux que «téléphone portable» pour parler de cet appareil des plus utiles. Mais il paraît que l’usage en a décidé autrement.

Donc, premier constat: Le «téléphone portable» est vraiment un «téléphone portatif».

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Quelques statistiques

Le téléphone portable est un outil indispensable de nos jours. Le site Statista signale 16,8 milliards de téléphones cellulaires dans le monde en 2023 pour une population de 8 milliards de personnes.

En fait, c’est environ 91% de la population mondiale qui possède au moins un portable, soit 7,33 milliards de personnes.

Ce même site prédit qu’en 2025, le nombre de téléphones s’élèvera à 18,22 milliards et le nombre d’utilisateurs, à 7,49 milliards.

Toujours selon Statista, de ces 7,33 milliards d’utilisateurs de cellulaires dans le monde, le Canada en compte 32,67 millions pour une population de 38 millions de personnes.

Comparés à d’autres appareils électroniques, les téléphones portables sont de loin les plus utilisés comme le démontre le tableau suivant:

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Appareil Pourcentage de la population qui possède ces appareils
Téléphone cellulaire 96,1% (dont .3% ne seraient pas des téléphones intelligents)
Téléphone intelligent 95,8%
Ordinateur (PC ou portable) 59%
Tablette 34%
Montre intelligente 28,7%
Console de jeu 20,3%

Et à quoi servent nos téléphones portables?

Selon Statista, les médias sociaux seraient en tête pour 42% des gens, suivis de près par les courriels à 40%. Les messages SMS compteraient pour 29%. Et le téléphone et le chat vidéo, pour un maigre 8%.

Le «téléphone portable» n’est donc pas utilisé principalement comme téléphone!

La courtoisie avant tout au téléphone

Étant donnée l’omniprésence du portable dans notre quotidien, on pourrait penser que les gens sauraient mieux s’en servir. Mais vu le recours peu fréquent à la fonction téléphone, il se peut qu’on ait oublié quelques règles de base de la politesse lors d’un entretien téléphonique.

N’avez-vous jamais été témoin d’une conversation entre une personne et son téléphone cellulaire en public? Parfois, cela peut être dérangeant. Non seulement le bruit peut envahir notre espace, mais le locuteur peut être impoli avec son interlocuteur ou, dans le cas d’un francophone, utiliser des termes qui ne passent pas en français.

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Un minimum de politesse et un certain décorum doivent faire partie du mode d’emploi des téléphones portables.

Voici, donc, quelques consignes de base proposées par l’Office québécois de la langue française pour faire preuve de courtoisie lorsqu’on reçoit un appel, professionnel ou personnel, au téléphone cellulaire.

Baisser le volume

Il vaut mieux choisir une sonnerie classique et en baisser le volume. Le mieux, c’est de laisser le téléphone en mode vibration à moins qu’on ne soit dans un endroit où son utilisation est interdite, comme dans les hôpitaux ou les avions, ou encore pendant un cours, une conférence, un concert ou un spectacle.

Dans de telles situations, on éteint le téléphone tout simplement, et ce, par simple respect de la personne qui se tient, ou des personnes qui se tiennent, devant nous.

La seule exception serait l’attente d’un appel urgent. Si c’est le cas, il convient de mettre le téléphone en mode vibration et d’aviser la personne responsable, lors d’une réunion ou d’un cours par exemple, qu’on attend un appel urgent:

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«Veuillez m’excuser si je dois m’absenter, car j’attends un appel urgent.»

«J’attends un appel urgent. Veuillez m’excuser si je sors pour y répondre.»

On s’assoit près de la porte afin de quitter la salle discrètement dès que le téléphone se met à vibrer.

Éviter les endroits publics

Il vaut mieux éviter les endroits publics afin de ne pas déranger les autres et pour empêcher les bruits ambiants de gêner la conversation.

Si l’on n’arrive pas à trouver un endroit convenable, nous pouvons proposer à l’interlocuteur de le rappeler plus tard: «Puis-je te rappeler? Je suis dans le métro, à l’épicerie, etc.»

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«Il serait préférable que je te rappelle.»

Ne pas parler en marchant

Il vaut mieux ne pas parler en marchant. La qualité de notre voix risque d’être altérée et plus difficile à comprendre par l’interlocuteur.

Encore une fois, nous pouvons reporter la conversation en précisant la situation: «Puis-je te rappeler? Je suis à une intersection.»

«Je rentre chez moi à pied. Je te rappelle dans une quinzaine de minutes, d’accord?»

Prévoir une rupture de communication

Il vaut mieux informer par avance l’interlocuteur d’une éventuelle rupture de communication et lui proposer de le rappeler plus tard si la conversation s’arrête abruptement: «Je suis dans un ascenseur, dans un tunnel. Je te rappelle si je perds le signal.»

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«Mon téléphone a besoin d’être rechargé. Si notre conversation est interrompue, je te rappelle plus tard.»

Scusez

Il vaut mieux présenter des excuses à l’interlocuteur lors du rappel: «Je suis désolée pour tout à l’heure. Nous parlions d’organiser une fête pour Chantal.»

«Pardonne-moi l’inconvénient de tout à l’heure. Où en étions‑nous?»

La courtoisie

La politesse veut que, lorsque nous recevons des appels au téléphone portable, nous soyons courtois en tout temps en plus d’être discrets en public. Les mêmes conventions existent lorsque c’est nous qui faisons un appel, qu’il soit professionnel ou personnel.

Par conséquent, voici quelques consignes de l’OQLF pour faire preuve de courtoisie lors d’un appel téléphonique. En plus de quelques points déjà mentionnés plus haut, il vaut mieux:

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  • ne pas entamer la conversation, si l’interlocuteur répond au téléphone, par des questions du genre «Où es-tu?» ou «Que fais-tu?» Si de telles questions sont vraiment nécessaires, il faut les poser après les salutations d’usage.
  • commencer par vérifier la disponibilité de notre interlocuteur en lui posant une question comme «As-tu quelques minutes?»
  • demander à l’interlocuteur quel moment lui conviendrait s’il n’est pas libre au moment de l’appel. Il se peut que la personne reporte la conversation ou ne nous accorde que quelques minutes, ce qu’il faut accepter gracieusement.
  • laisser un message si on ne nous répond pas. Évitons les formules du genre «Je n’arrive pas à te joindre!» ou «Pourquoi ton cellulaire est-il fermé?»

Même si nous savons utiliser nos téléphones portables pour toutes sortes de choses, nous ne savons pas toujours nous en servir comme il se doit en tant que téléphone.

Le français au téléphone

En plus de la politesse au téléphone, il ne faut pas oublier d’employer les bons termes en français, ce qui ne va pas forcément de soi.

Je vous propose une révision de quelques termes français en téléphonie, toujours de l’OQLF:

À gauche se trouvent des termes fautifs que nous pouvons entendre parfois au Canada. Les termes recommandés suivent. Vous pouvez en faire un petit test.

  1. Bienvenue… À votre service, je vous en prie, de rien, il n’y a pas de quoi.
  2. Client… Abonné.
  3. Être sur la ligne/le téléphone… Être au téléphone, en ligne/en communication/en liaison, à l’écoute, occuper la ligne.
  4. Canceller un appel… Annuler un appel.
  5. Smart phone… Téléphone intelligent, mobile multifonction.
  6. (dis)connecter… (Dé)brancher le téléphone.
  7. Boîte téléphonique… Cabine téléphonique.
  8. Lâcher la ligne… Céder la ligne.
  9. Signaler un numéro… Composer un numéro.
  10. Couper la ligne… Couper la communication.
  11. Qui (est-ce qui) parle?… De la part de qui?
  12. Ouvrir/fermer la ligne… Décrocher/raccrocher la ligne.
  13. Loger un appel… Donner un coup de fil, faire un appel, téléphoner.
  14. Signaler 9… Faire le 9.
  15. Il y a du statique sur la ligne… Il y a de la friture sur la ligne.
  16. Code régional… Indicatif de région, indicatif régional.
  17. Échange… Indicatif local.
  18. Longue distance… Interurbain.
  19. La ligne est en trouble… La ligne est en dérangement.
  20. La ligne est engagée… Le ligne est occupée.
  21. Méchant numéro… Mauvais numéro, vous vous trompez de numéro.
  22. Gardez la ligne… Restez sur la ligne, ne quittez pas.
  23. Local/extension… Poste.
  24. Ton du cadran… Tonalité/signal de manœuvre.
  25. Taux… Tarif.

Auteur

  • Michèle Villegas-Kerlinger

    Chroniqueuse sur la langue française et l'éducation à l-express.ca, Michèle Villegas-Kerlinger est professeure et traductrice. D'origine franco-américaine, elle est titulaire d'un BA en français avec une spécialisation en anthropologie et linguistique. Elle s'intéresse depuis longtemps à la Nouvelle-France et tient à préserver et à promouvoir la Francophonie en Amérique du Nord.

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