L’accès aux sports en français se fait à échelle variable au pays. Il dépend souvent de la volonté de quelques francophones de démarrer un club sportif. Mais pour les sportifs de talent, l’accès à un niveau supérieur se passe généralement en anglais.
Arrivé de France, Jean-Pierre Boué s’est retrouvé à Toronto confronté à une difficulté que rencontrent beaucoup de familles francophones en milieu minoritaire: offrir l’opportunité à leurs enfants de pratiquer une activité sportive en français.
«Quand je suis arrivé en 1992, j’ai cherché un club de football [soccer], mais je n’en ai pas trouvé. Alors je suis allé sur les terrains pour demander aux gens qui jouaient si je pouvais me joindre à eux. Il y avait des communautés étrangères qui se regroupaient pour pratiquer leur sport et les francophones se sont retrouvés à chercher une équipe qui voudrait bien les accueillir.»
Céline Dumay, directrice générale de la Fédération du sport francophone de l’Alberta (FSFA) est consciente du problème. «Certaines personnes ne parlent pas anglais, et le premier réflexe des parents, ça va être de chercher des équipes en français. C’est sûr que pour les enfants, au début, c’est difficile et ça peut faire peur de ne pas comprendre la langue. Après, souvent, ils s’adaptent et vont se mêler à la masse.»
Selon elle, le défi est surtout pour les parents qui souhaitent que leurs enfants participent à des activités parascolaires en français. «Ils ne veulent pas que le français soit juste dans le milieu scolaire, mais que les enfants aient l’opportunité de pratiquer dans d’autres domaines», précise-t-elle.