Depuis quelques années, le sociofinancement a la cote. Il permet à un individu, groupe ou entreprise de financer un projet en recueillant des dons ou des contributions financières, souvent issus de leur réseau social, mais également de la part d’inconnus qui fréquentent les plateformes de sociofinancement.
Le phénomène gagne en popularité dans la sphère de la santé.
Récemment au Québec, un patient atteint de sclérose en plaque défrayait la manchette pour avoir eu recours à du sociofinancement afin d’obtenir les soins dont il avait besoin, devant l’insuffisance des services offerts en CHSLD.
L’Association des couples infertiles du Québec rapporte également que de plus en plus de leurs membres se tournent vers le sociofinancement pour payer leur fécondation in vitro.
D’autres patients optent pour cette solution, notamment dans le cas de maladies pour lesquelles des traitements, souvent dispendieux et parfois expérimentaux, sont uniquement offerts à l’étranger. Mais aussi simplement pour éviter les listes d’attentes.
Tourisme médical
Cette pratique soulève la question délicate du «tourisme médical» qui est en hausse au pays: selon l’Institut Fraser, plus de 52 000 Canadiens se sont rendus à l’étranger en 2014 pour obtenir des services médicaux et dentaires non urgents.
Le Collège des médecins du Québec en appelle d’ailleurs à la prudence: les patients doivent s’assurer de la validité scientifique de tels traitements et obtenir le maximum d’information afin qu’en cas de complications, les médecins canadiens puissent faire le suivi.
Si la tendance du sociofinancement en santé est nettement à la hausse, force est de constater qu’elle met en relief certaines lacunes de notre système de santé, tout en proposant une solution où le patient et ses proches ont le sentiment qu’ils peuvent être proactifs dans la gestion de leur santé.
Le sociofinancement constitue alors une alternative et, dans certains cas, procure l’espoir de financer de coûteux traitements qui auront un impact significatif sur leur qualité de vie.
En plein essor, les plateformes de sociofinancement n’offrent toutefois pas toutes les mêmes conditions d’utilisation et les frais prélevés peuvent varier d’un site à l’autre. À titre indicatif, voici quelques plateformes intéressantes :
GoFundMe
Fondé en 2010, GoFundMe se spécialise dans le soutien personnel et individuel. Les campagnes qui ont été complétées avec succès sur cette plateforme sont celles qui incluaient du soutien dans le traitement du cancer, les complications liées à la grossesse, ainsi que les frais médicaux pour les amputés de guerre. La plateforme n’impose pas de date limite à respecter pour atteindre les objectifs de financement et prélève 8 % du montant total des dons obtenus.
YouCaring
Plateforme populaire, YouCaring a vu le jour en 2011 et se présente comme un outil de sociofinancement axé sur la compassion. Les campagnes qui y sont lancées incluent le financement de dépenses médicales, l’éducation, des projets de bénévolat ou de voyage humanitaire. La plateforme prélève 3 % sur le montant des dons obtenus et est compatible avec WePay, Stripe et PayPal.
Kickstarter
En opération depuis 2009, Kickstarter est le site de sociofinancement le plus important. La plateforme compte sur un très large bassin d’utilisateurs. En comparaison avec les autres plateformes présentées ci-dessus, Kickstarter n’est pas spécifiquement dédié à des projets liés à la santé et n’autorise pas les levées de fonds individuelles pour financer des soins ou traitements.
Toutefois, en raison de sa grande popularité, elle peut constituer un puissant levier de communication pour financer un projet médical qui propose une solution concrète, sous la forme d’un produit. La plateforme prélève 5 % du montant total des dons recueillis lorsque la campagne est complétée, ainsi que de 3 à 5 % par transaction. Si le projet n’atteint pas ses objectifs, aucun frais ne s’applique pour l’initiateur du projet.