Que faire de la Casa Loma?

Lorsqu’il entreprend sa construction en 1911, Sir Henry Mill Pellatt ne s’imagine pas encore le destin tortueux que connaîtra sa maison, la Casa Loma. Suite à la Première guerre mondiale, sa fortune décroit et il finit par devoir la vendre. Au milieu des années 20, le château deviendra un hôtel, puis finalement un musée, dans les années 30. Gérée par le club Kiwanis, depuis 1937, la Casa Loma deviendra bientôt propriété de la Ville de Toronto. Annoncé en mai dernier, le changement de propriétaire ne lève pas le voile sur l’avenir de la Casa Loma. Toronto doit-elle garder la Casa Loma, la vendre ou encore la louer?

Depuis que le maire Rob Ford a annoncé que Toronto devrait peut-être se séparer de la Casa Loma pour des raisons économiques, de nombreuses voix se sont élevées contre cette idée. Michael H. Williams, manager général de la division culturelle et du développement économique de la Ville de Toronto explique que la Ville n’en est pas encore là et que le conseil municipal doit encore déterminer une issue pour la gestion de la Casa Loma.

«Nous finalisons les négociations, j’espère que cela sera terminé avant la fin juillet», dit-il.

La suite? La mairie veut mettre sur pied une corporation pour gérer la Casa Loma, avant de décider quoi faire du bâtiment, symbole fort de la Ville Reine. «On doit voir quelle solution serait la meilleure en terme de gestion économique: vendre, ou trouver quelqu’un pour la louer, qui y organiserait des événements spéciaux.»

Michael Williams indique que la mairie n’a pas d’idées préconçues pour la bâtisse et espère que les futurs gestionnaires arriveront avec des propositions pour rentabiliser la Casa Loma. «Nous devons soupeser les différentes options: le respect de l’héritage, mais aussi l’aspect financier.»

On l’aura compris, il s’agit surtout là de problèmes d’argent. Le Club Kiwani, qui gérait la Casa Loma, entretenait des relations assez froides avec la mairie de Toronto, et n’est pas dans la capacité d’investir l’argent nécessaire pour la rénovation du bâtiment. La Ville va donc racheter les droits sur les marques Casa Loma et autres éléments marketing lancés par le club et récupèrera la gestion du château.

Michael Williams veut parvenir à attirer les gens plus qu’une fois à la Casa Loma, ce qui est pour le moment la moyenne. Alors, quoi faire?

«Je suis certain que la Casa Loma peut faire de l’argent», clame le fonctionnaire. Mais la Ville n’est pas prête non plus à faire trop d’efforts sur les remises de taxes foncières en cas de reprise. Tout ce qui est sûr, selon Michael Williams, c’est que les résidents du quartier auront leur mot à dire sur ce qu’ils ne veulent pas voir arriver à la Casa Loma.

De nombreuses rumeurs circulent sur ce que pourrait devenir la Casa Loma. Un casino, un hôtel, un musée, un espace de réceptions privées… «Ce ne sont que des rumeurs, rien n’a encore été décidé. Nous sommes au début du processus», rappelle le manager.

S’il n’y aura pas de consultations publiques proprement dites, Michael Williams assure que la mairie écoutera et verra quelle recommandation est la meilleure. «Nous aimerions que cela se fasse le plus vite. Mais tout va dépendre de l’intérêt manifesté par de potentiels repreneurs. De toute façon que les gens se rassurent, le conseil municipal aura le dernier mot. Tout sera voté.»