Mercredi dernier, c’était l’effervescence au Musée Royal de l’Ontario (ROM), situé au 100 Queen’s Park. L’exposition Les mystères de l’Ukraine ancienne: la remarquable culture de Trypilia a été inaugurée en grande pompe avec la présence de la première dame d’Ukraine, Mme Kateryna Iouchtchenko.
«Nous sommes sincèrement reconnaissants envers nos partenaires du Musée de nous avoir aidés à montrer, enfin, cette civilisation ukrainienne», disait la première dame, avant de souligner que cette civilisation existait avant le temps des Pharaons, des Grecques et des Mésopotamiens.
Ainsi, les visiteurs peuvent depuis samedi dernier, 29 novembre, découvrir aux côtés des gigantesques squelettes de dinosaures et des murs ornés de fossiles à n’en plus finir, de nombreux ustensiles et autres objets utilisés par cette civilisation matriarcale très ancienne qui a existé entre 4500 – 2700 avant J.-C.! On s’interroge ainsi sur ce qui a empêché cette civilisation si vieille et si riche d’avoir été exposée, plus tôt,à la lumière du jour comme cela a été le cas avec l’histoire des pharaons, par exemple?
Une civilisation jalousée par Moscou
Étouffée d’abord par les Soviets, ensuite laissée aux oubliettes, la découverte des vestiges de Trypilia, en 1896, par M. Khivoika, a provoqué un premier temps l’envie et la jalousie de ses voisins. Selon M. Temerty, président du Conseil de Northland Power, la société commanditaire de l’exposition, dans les années trente, surtout, où de plus en plus d’archéologues se sont intéressés à cette ville, berceau de cette civilisation disparue, les Soviets ont utilisé les grands moyens pour empêcher la médiatisation de Trypilia. Moscou aurait assassiné plusieurs chercheurs avant d’isoler les sites découverts. Le plus intriguant dans cette exposition, mis à part la personnalité qui l’a inaugurée, ce sont les nombreux vestiges qui y sont exposés.
Ceux-ci sont le conte d’une civilisation où le noyau de la société était la femme! Un système qui a dû bien fonctionner puisqu’il a perduré pendant des millénaires. S’en est suivi le mode patriarcal, plus connu, des Indo-Européens.