Un nombre record de chefs d’entreprise partira à la retraite dans les prochaines années. En raison du manque de préparation et d’informations et des difficultés à trouver un repreneur, de nombreuses compagnies pourraient fermer. La vitalité économique des communautés francophones en situation minoritaire est aussi en jeu, disent les experts.
«Il faut être prêt à arrêter 40 ans de métier, 30 ans d’entrepreneuriat, il y a un travail psychologique à faire», confie l’ancien chocolatier Frédéric Desclos, aujourd’hui chauffeur d’autobus scolaire.
Usé, l’artisan de 57 ans a vendu en 2023 sa chocolaterie Adorable Chocolat, située à Shédiac, au Nouveau-Brunswick. Il a préparé pendant un an la passation de son entreprise qui comptait sept salariés. «Il y a beaucoup de choses à penser pour que ça se passe bien et ne pas être pris de remords.»
Grâce au réseautage, il a réussi à trouver un acheteur en quelques mois. C’est son voisin restaurateur, également francophone, qui a repris le commerce. Il a néanmoins préféré «lâcher l’affaire tranquillement» et est resté six mois en tant qu’employé.
«Ça m’a fait un temps d’adaptation et ça m’a permis de renseigner le nouveau propriétaire sur le fonctionnement de la chocolaterie», témoigne le Néo-Brunswickois.