Le récit du bonheur par Marguerite Andersen

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Publié 17/10/2006 par Carole Nkoa

Ce dimanche 15 octobre, dans la salle du The Crest Theatre Green Room se tenait le lancement du nouveau roman de l’écrivaine franco-ontarienne d’origine allemande Marguerite Andersen, Doucement le bonheur. Il ne s’agit pas d’une histoire d’amour mais d’un questionnement savamment posé sur la recherche du bonheur à travers le destin d’un homme et d’une femme.

Marguerite Andersen est née en 1926 en Allemagne. «J’ai vécu la guerre, j’ai connu les bombes», nous raconte-t-elle. Elle trouve parfois la vie difficile même si, comme elle le dit elle-même, celle-ci regorge de richesses et de bonheurs qu’il faut savoir cultiver et apprendre à apprécier.

C’est alors qu’est née ce qui la guide depuis plusieurs romans, la question du bonheur. Au fil de ses écrits, l’auteure a approché cette problématique universelle, abordée autant dans les traités philosophiques que dans la religion ou dans la littérature. Dans son 16e roman, elle traite du bonheur en posant la question de savoir «comment pouvons-nous nous en sortir et avoir une vie décente?».

Les faits sont réels, basés sur une histoire légale de l’Ontario français qui s’est déroulée en 1929.

Un jeune homme de 27 ans et député à Ottawa reçoit une jeune fille de sa circonscription à peine âgée de 17 ans. Celle-ci se présente à lui pour obtenir une aide dans sa recherche d’emploi. Puis, la jeune fille l’accuse de l’avoir violée. Après plusieurs procès, le député est condamné à la prison et incarcéré au pénitencier de Kingston.

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«Ma fille, encore étudiante en droit à Ottawa m’a apporté ce cas et j’ai décidé d’inventer une vie pour ces deux jeunes gens mais séparément. Je n’aime pas le sentimentalisme. Et je me suis dit: on ne peut pas violer une jeune fille à peine dix minutes après l’avoir rencontrée alors qu’on pourrait apprendre à la connaître».

Alors Marguerite Andersen en fait un roman en créant une narration qui débute avec le dénouement de ce fait historique.

C’est dans l’ambiance feutrée de ce salon, aux couleurs chatoyantes que l’audience attentive et avide, écoute les passages choisis par Marguerite.

Que vont devenir Laurence et Louis, les deux personnages principaux? Comment évoluera leur recherche du bonheur? Arriveront-ils à marcher doucement vers cette quête du bonheur alors que l’un autant que l’autre est marqué par des stigmates qui ont laissé des traces profondes dans leur vie respective, dans leur environnement familial et même dans leur communauté? Comment dépasser la honte, l’ostracisme communautaire et la culpabilité?

Au gré de la lecture publique, nous comprenons alors que le bonheur se construit doucement, étape par étape dans le but de le pérenniser.

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«La qualité du roman est qu’il n’entre pas dans la profondeur de la psychologie des personnages», commente Véronique Tomaszewski Ramses, enseignante au Collège Glendon, spécialiste du Dalai Lama et invitée au lancement.

Elle rebondit sur chaque passage lu par Marguerite Andersen pour mettre en parallèle l’histoire des personnages avec l’art simple du bonheur véhiculé par le Dalaï Lama.

Un moment passionnant qui ne laisse pas les spectateurs sans réaction; tout simplement parce que la question du bonheur est dans l’esprit de chaque individu.

«Nous sommes tous à la recherche du bonheur. Nous y avons tous droit. Je ne crois pas en ces éternels bonheurs. Il y a des atrocités et des horreurs dans le monde, nous vivons tous des épreuves difficiles et nous devons trouver satisfaction et bonheur dans de petits et simples moments», nous confie l’auteure.

Marguerite Andersen sera au Festival des écrivains du lundi 23 octobre au samedi 28 octobre 2006.

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