Le racisme a beau être «systémique» (plutôt qu’officiel ou exprimé ouvertement dans notre société), il n’en demeure pas moins une expérience très «personnelle» d’exclusion, qui force ses victimes à adopter toutes sortes de stratégies d’adaptation ou de résistance.
C’est ce qu’on a entendu au cours d’une des trois activités en français de la conférence nationale de deux jours de la Fondation canadienne des relations raciales, au Centre culturel japonais canadien à Toronto les 26 et 27 octobre.
La panel, constitué par l’agent de projet de la FCRR pour les communautés francophones, le Torontois Thomas Gallezot, comprenait: Haroun Bouazzi, de l’Association des Musulmans et des Arabes pour la Laïcité, qui réclame une commission d’enquête sur le racisme systémique au Québec; la prof d’études féministes Agnès Berthelot-Raffard de l’Université d’Ottawa; Léonie Tchatat, la fondatrice et directrice de La Passerelle, qui travaille à l’intégration des immigrants francophones à Toronto; et le député provincial néo-démocrate de Bramalea-Gore-Malton, Jagmeet Singh.
Inégalités persistantes
Même si on était en terrain conquis dans ce congrès, on a pris la peine d’expliquer qu’il y a «racisme systémique» quand des inégalités persistent (par exemple, quand il est plus difficile pour des noirs ou des musulmans de décrocher un emploi ou un logement, voire seulement une entrevue) malgré des politiques et des déclarations officielles contre la discrimination et pour la diversité.
Plus simplement, pour certains panélistes, la réalité du racisme systémique est confirmée par la «perception» qu’en ont les personnes «racialisées», c’est-à-dire leur sentiment d’être maltraitées par les autorités en place, notamment la police, et d’une façon générale par la majorité «privilégiée».