Plusieurs connaissent Lori Saint-Martin comme traductrice de plus de 120 livres de l’anglais vers le français, et imaginent qu’elle est sans doute Québécoise.
Son vrai nom est Lori Farnham et elle est née à Kitchener, Ontario. La traductrice-interprète-autrice vient de publier Pour qui je me prends, un ouvrage sur le pouvoir et la magie des langues.
Coup de foudre à dix ans
Lori Farnham a dix ans lorsqu’elle entend parler français pour la première fois. Le français devient dès lors «la langue de mon imagination, de mon souffle, la langue d’où surgit mon écriture. Mon ailleurs, mon ici, mon chez-moi.»
Son nom disait fille de, mais Lori Farnham voulait être fille de personne. Elle a la conviction de ne pas être à sa place. Kitchener, à son avis, «est le condensé de ce qui est moche, mesquin, bête, provincial». Elle s’imagine ailleurs, elle invente des histoires, «un nouveau soi qui évolue à sa guise».
L’amour du français donne à la jeune Lori des mots neufs, une peau neuve. Ça lui permet de se réécrire. Il est certain que c’est plus facile d’être comme tout le monde, mais cela conduit, dans son cas, à un cul-de-sac. Apprendre, utiliser et vivre la langue française comble et nourrit Lori.
Nouveau nom
C’est à l’Université Laval, en 1984, qu’elle choisit le nom Saint-Martin, au hasard d’un bottin téléphonique. Elle a 25 ans et sa vraie vie peut commencer. «J’ai déjà publié quelques articles avec mon vieux nom; je les raie de mon C.V.»