Rien ne prédestinait Ksenia Potrapeliouk à écrire Un métier comme un autre, pamphlet enflammé contre la prostitution et la société marchande. Son parcours n’est pas celui d’une écrivaine.
Née en Russie, Ksenia Potrapeliouk est diplômée de l’École d’ingénieurs de Limoges. Elle s’envole vers le Canada et étudie à l’École de technologie supérieure de Montréal. Elle y reste trois ans pour entamer une carrière professionnelle en tant qu’ingénieure technico-commerciale. De retour en France, elle s’installe à Limoges pour devenir… écrivaine.
Masseuse érotique à Montréal
La narratrice et personnage principal d’Un métier comme un autre est Florence, une masseuse érotique à Montréal. Une note en bas de page nous informe que Le Grand Prix de Formule 1 est notoirement connu pour porter à son paroxysme le tourisme sexuel dans cette métropole québécoise.
Les salons de massage érotique étaient un secret de polichinelle, parfaitement tolérés, à tel point que Montréal avait gagné le surnom de «Bangkok d’Amérique du Nord» en matière de commerce du sexe.
Florence se demande parfois si les clients pensent réellement que ses soupirs et ses cris de plaisirs sont sincères. S’ils sont assez cons pour s’imaginer qu’elle aime ça. «C’est dingue ce que les hommes peuvent se raconter comme âneries pour tranquilliser leur conscience.»