Le paradis artistique de Lissa Brunet

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Publié 26/09/2006 par Aurélie Lebelle

Passionnée et pétillante. Deux qualificatifs qui collent à la peau de Lissa Brunet. Cette créatrice de bijoux, au style prononcé, allie ses deux passions, le tissage et la sculpture, pour créer des œuvres remarquables par leur finesse et leur originalité.

Toujours souriante, elle ajoute une touche de gaieté à l’atmosphère chaleureuse de la boutique. 

Au 160 de la rue Mc Caul, le Manjiacake Panini shop est une petite boutique sans prétention. Une fois passé le seuil, on entre dans un univers amical qui rappelle vaguement la bohême chic de Notting Hill. Au rez-de-chaussée, Martin accueille une clientèle décontractée autour de son café italien tandis qu’une femme souriante se faufile dans l’étroit escalier.

À l’étage, le client découvre l’antre de la création, où Lissa Brunet confectionne des bijoux délicats et modernes. Des vêtements de designers habillent la petite pièce pour lui insuffler une intimité et rendre le visiteur à l’aise dès son arrivée.

Lissa commence son récit et explique son long parcours jusqu’à la création. «J’ai finis mes études à l’Ontario College of Art & Design en 1993. Pendant 11 ans, j’ai enseigné l’art et je me suis occupée de ma fille. Je ne savais pas vraiment vers quelle voie aller. Et un jour j’ai eu un déclic.» Elle évoque sa rencontre artistique avec un élève de 14 ans. «Il n’avait pas réalisé le travail que j’avais demandé. Il est allé plus loin et cela m’a inspirée.»

Depuis maintenant deux ans, Lissa tisse ses bijoux et leur donne une forme unique. «En créant chaque bijou, je sculpte la matière pour imiter le tissu.» Chaque objet qui prend forme est un bonheur pour l’artiste qui explique se laisser guider par son inspiration. «Parfois, je pars avec une idée de collier et le tissage me mène vers autre chose, vers un bracelet par exemple.»

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Certains bijoux évoquent la maille très fine des filets tandis que d’autres ont été clairement tricotés. Lissa ajoute à ses créations ses «bonbons pour les yeux», des pierres précieuses qui habillent le tissu de métal. Riches et colorées, ses créations sont sans cesse différentes et pourtant toujours empreintent d’une même âme artistique.

Épanouie, Lissa Brunet est une passionnée. Son travail de création, sa «maladie», se partage néanmoins en famille. Sur le comptoir, une photo de ses amis de la boutique siège noblement. Au premier plan, Lissa montre sa fille. «Elle étudie à l’école francophone Pierre-Elliott Trudeau. C’est important pour moi que le français fasse partie de son bagage culturel.» Cette Franco-Ontarienne cherche à conserver ses racines même s’il lui est difficile de ne pas glisser fréquemment quelques expressions en anglais.

La créatrice, une seconde rêveuse en se remémorant le chemin parcouru, voit déjà plus loin. «J’ai une boutique qui vend mes créations à Toronto mais j’aimerais trouver quelque chose à Montréal et peut-être un jour à Paris.»

Ses créations sont très bien accueillies par une clientèle qui vient ici par bouche à oreille. Le prix élevé de ses œuvres (de 150$ à 800$) n’empêche pas Lissa de faire un succès avec ses créations. «Je veux que l’achat de mes bijoux soit un investissement, qu’ils se transmettent après de générations en générations.» Un plus grand destin pour ses oeuves, en somme, à l’image de son parcours artistique, jusque-là réussi avec brio.

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