Le Musée canadien des civilisations fête ses 150 ans

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 08/08/2006 par Gabriel Racle

150 ans! C’est bien la durée d’existence du Musée canadien des civilisations qui, contrairement à ce que l’on pourrait croire, n’existe pas seulement depuis son installation à Gatineau, en 1989, dans les bâtiments situés en face du Parlement, de l’autre côté de la rivière des Outaouais. Le Musée a en effet toute une histoire.

Et cette histoire commence à Montréal en 1856, au sein de la Commission géologique du Canada. En effet, les géologues de la Commission rapportent de leurs explorations non seulement des échantillons géologiques, mais aussi des spécimens botaniques et zoologiques, ainsi que des artefacts autochtones.

Le directeur de la Commission, Sir Willliam Logan – dont le plus haut sommet du Canada (5 959 m) porte le nom – avait proposé la création d’un musée pour montrer au public les trouvailles des géologues.

Cette proposition est approuvée le 16 mai 1856 par la Province du Canada, créée en 1841 par la fusion du Haut-Canada et du Bas-Canada, à la suite de l’Acte d’union approuvé par le Parlement britannique en 1840.

Ce premier musée donnera naissance à trois musées nationaux, le Musée canadien de la nature, le Musée des sciences et de la technologie et le Musée canadien des civilisations.

Publicité

Toutefois, cela se fera au fil de l’histoire. La province du Canada deviendra le Dominion du Canada à la suite de la proclamation le 1er juillet 1867 de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique par la reine Victoria. Avec le regroupement de quatre provinces, l’Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, le travail des géologues s’étend et la collection d’artefacts s’enrichit.

En 1881, sous la pression du gouvernement, la Commission quitte Montréal et s’installe à Ottawa en transportant 120 tonnes de matériel. La Commission étend aussi ses activités pour s’occuper de l’anthropologie canadienne et voit même la création d’une division d’anthropologie, à laquelle s’ajouteront par la suite quatre divisons: Archéologie, Histoire, Ethnologie et Folklore. Tout était prêt pour créer le Musée national de l’Homme, qui deviendra le Musée canadien des civilisations en 1986 et s’installera dans ses nouveaux bâtiments en 1989.

On voit ainsi comment ce musée est devenu une pièce maîtresse de l’histoire culturelle du Canada. Ses collections comptent plus de trois millions d’artefacts et plus d’un million de documents d’archives. C’est aussi le musée le plus visité du Canada.

Pour commémorer cet anniversaire, Postes Canada a émis un timbre qui, malheureusement, correspond uniquement aux envois à destination des États-Unis. Il n’a donc pas d’utilisation pancanadienne.

Une exposition décrit les 150 ans d’histoire du musée. «Ce Musée raconte l’histoire humaine et celle de l’identité du Canada. Cette nouvelle exposition montre comment le Musée a grandi et a évolué au cours des siècles. Nous aidant à nous définir comme citoyens du Canada et du monde», explique M. V. Rabinovitch, PDG de la Société du Musée. Et il ajoute: «Les Canadiennes et les Canadiens peuvent être fiers de ce que leur musée des civilisations est reconnu comme l’un des meilleurs établissements muséologiques au monde.»

Publicité

Ce qui explique que le Musée accueille 1,4 million de visiteurs par année.. Les visiteurs de cette année ont en plus l’occasion de voir une autre excellente exposition intitulée Pétra, la citée perdue. Cette rare exposition est consacrée à Pétra, une ancienne cité prospère édifiée il y a quelque 2 000 ans par des nomades du désert, les Nabatéens, au fond d’un canyon d’une région désertique du sud de l’actuelle Jordanie. Cette cité, qui compte 3 000 temples, tombes et habitations a été sculptée dans la pierre. «C’est l’une des cités anciennes les plus spectaculaires au monde», de dire un conservateur de Petra. Elle mérite le titre de «Huitième merveille de l’Antiquité», ajoute son collègue.

Les visiteurs ont ainsi l’occasion de faire connaissance avec cette cité fascinante oubliée pendant des siècles, jusqu’à ce qu’un explorateur suisse la redécouvre en 1812. «Encore aujourd’hui, Pétra exerce une fascination sur ses visiteurs par son site spectaculaire et par l’envergure et l’esthétique de ses ouvrages en pierre», de dire V. Rabinovitch.

En parcourant les 12 sections de l’exposition, le visiteur fait un voyage à travers le temps, des origines jusqu’à aujourd’hui, illustré par des artefacts, un film, des photographies, un écran panoramique géant. Fidèle à sa mission de Musée des civilisations, le Musée nous plonge ainsi dans ce Moyen-Orient, nous en fait découvrir les richesses et nous rappelle que notre civilisation y plonge aussi ses racines. On ne saurait l’oublier.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur