Le lobbying franco-ontarien n’est pas sur «pause»

Mais la priorité est d'aider les membres de l'AFO à traverser la crise

Les points de presse du premier ministre de l'Ontario, Doug Ford, sont désormais sous-titrés simultanément en français.
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Publié 15/04/2020 par François Bergeron

L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario (AFO) est occupée à aider ses membres à passer au travers de la crise sanitaire et de ses conséquences économiques. Mais elle continue «d’assurer une vigie et une communication avec les gouvernements et ses partenaires sur les services en français».

C’est ce qu’expliquent à L’Express le président Carol Jolin, le directeur général Peter Hominuk et l’analyste politique Bryan Michaud dans un récent échange de questions-réponses par courriel.

Le président de l’AFO, Carol Jolin, et le directeur général Peter Hominuk.

Des organismes en difficulté

L’AFO a mené un sondage entre le 19 et le 27 mars pour identifier les besoins des organisations franco-ontariennes. Ce n’est pas une surprise d’y apprendre que la majorité de celles-ci rapportent l’annulation d’activités importantes, des difficultés financières et des mises à pied.

Le Conseil de la coopération de l’Ontario et la Fondation franco-ontarienne ont lancé un fonds pour venir en aide à ces intervenants «de deuxième ligne».

Des recommandations ont été formulées aux gouvernements du Canada et de l’Ontario par les dirigeants de l’AFO, qui disent notamment être «en communication quotidienne avec le gouvernement de l’Ontario sur l’offre de services en français».

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Des progrès

Depuis le début du confinement, «des ministres bilingues ont été intégré.e.s à certains points de presse. La ministre des Affaires francophones Caroline Mulroney offre maintenant des capsules d’information quotidiennes. Depuis lundi, les conférences de presse sont offertes avec des sous-titres par le signal de Queen’s Park.»

Pendant toute la semaine dernière, le portail pour rappeler les travailleurs de la santé à la retraite était en anglais seulement: il a maintenant sa version française. «Est-ce que c’est parfait? Non.» Mais on avance, fait valoir l’AFO.

L’AFO travaille sur d’autres «solutions» et laisse entendre qu’on aura d’autres «bonnes nouvelles» dans les jours qui viennent.

Bonnes communications

«Il est certain que nous devons tous ajuster notre agenda», relativise toutefois Carol Jolin. «Le combat contre le coronavirus, c’est le combat de tout le monde.»

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Par exemple, l’AFO devait présenter publiquement sa proposition de Loi sur les services en français dans les jours précédents la longue fin de semaine de Pâques: «nous avons reporté».

Mais la communication à distance avec les gouvernements est «tout aussi régulière» qu’avant. Avec le ministère des Affaires francophones, «on se parle même plus souvent»!

La ministre des Affaires francophones, Caroline Mulroney, relaie regulièrement en français les nouvelles du gouvernement.

Modernisation de la LSF

Le lobby politique des Franco-Ontariens souligne qu’«à l’aube de la modernisation de la Loi sur les services en français», on se rend compte qu’on «n’avait visiblement pas prévu ce type de situation».

Carol Jolin a rencontré la semaine dernière la nouvelle commissaire aux services en français, Kelly Burke, et lui a suggéré de «consacrer un chapitre de son rapport annuel à la gestion des services en français en temps de crise».

«La communication en temps de crise a grandement évolué depuis l’adoption de la LSF en 1986. Points de presse quotidiens en direct, gestion des réseaux sociaux, l’information instantanée. Rien de cela n’existait à cette époque.»

Auteur

  • François Bergeron

    Rédacteur en chef de l-express.ca. Plus de 40 ans d'expérience en journalisme et en édition de médias papier et web, en français et en anglais. Formation en sciences-politiques. Intéressé à toute l'actualité et aux grands enjeux modernes.

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