Le journaliste n’a pas le luxe d’ignorer le caractère sombre de l’actualité, de fermer son ordinateur une fois son quart de travail terminé ou d’éviter le harcèlement en ligne. Malgré l’intégration des outils technologiques dans les salles de rédaction, la pression augmente sur les épaules des journalistes.
«Ce métier est sous pression en ce moment. Ce sont des temps durs pour être journaliste», laisse tomber le psychiatre Anthony Feinstein qui s’intéresse à la santé mentale des journalistes depuis plus de 20 ans.
Si le métier a toujours eu ses défauts, le professeur à l’Université de Toronto remarque une intensification de la pression. «Il y a de moins en moins de ressources. On demande aux journalistes de faire de plus en plus avec moins de ressources parce qu’il y a des coupures partout. Et pour couronner le tout, les nouvelles sont intenses. Un article après l’autre. Pas de temps mort. Pas de répit. Pas de pause.»
Et même quand vient l’heure de la pause, les journalistes sont confrontés à une bête noire: les réseaux sociaux.
«S’ils veulent prendre une pause du travail», indique-t-il, «et qu’ils consultent leur messagerie personnelle, leur Twitter, peu importe, ils sont assaillis de gens qui abusent d’eux avec les propos des plus ignobles.»