Nécessité est mère de l’invention. Dites-le aux autorités municipales de Toronto et on vous répondra que le traitement des ordures domestiques et des matières recyclables est la confirmation flagrante du vieil adage. Acculée au pied du mur par l’absence de sites d’enfouissement et l’abandon de l’incinération, la Ville s’est tournée résolument vers le recyclage.
150 000 tonnes de matières diverses ont été recyclées en 2005. Alors qu’il y a deux ans 143 camions prenaient quotidiennement la route du Michigan, ce nombre est aujourd’hui réduit à 95. Maintenant que 40% de ce dont nous nous débarrassons chaque semaine est recyclé, cette option devient moins coûteuse que confier nos déchets aux Américains.
Ce succès ne signifie toutefois pas une réussite totale. La poursuite des objectifs visés accuse des retards. L’objectif contemplé en 2004 de recycler 60% des déchets solides en 2006 a dû être reporté à 2008, et celui de recycler absolument tout en 2010 a lui aussi été retardé de deux ans.
Les immeubles collectifs où vivent toujours plus de Torontois sont en partie responsables du report de ces échéances. Bien qu’ils soient aussi nombreux que ceux qui vivent dans des maisons individuelles, ces résidents ne contribuent qu’à un cinquième de l’effort commun. C’est pourquoi les autorités municipales s’engagent maintenant avec détermination dans une campagne pour obtenir une participation égale des deux groupes de résidents.
C’était le thème de la dernière réunion organisée par le St. Lawrence Centre Forum. En plus de prendre connaissance de la stratégie municipale, l’auditoire a pu profiter de l’expérience d’un administrateur d’immeubles d’habitation et celle d’un résident.