Le festival Wireless: un agencement du son sans musique

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Publié 05/05/2009 par Khadija Chatar

Le festival Deep Wireless of Radio & Transmission Art est en cours depuis vendredi passé et se poursuit jusqu’au 30 mai. Un festival singulier qui se focalise sur les différentes transmissions sonores radiophoniques autres que la musique. Pour le voir ou plutôt l’entendre, donnez-vous rendez-vous au Artscape Wychwood Barns et à l’hôtel Gladstone. Près de 25 curateurs sonores seront de la partie. Parmi eux quelques francophones largement reconnus comme Benoit Maubrey qui sera accompagné de la chorégraphe Marie-Josée Chartier.

À première vue, le mot Wireless du titre ferait presque penser qu’il s’agit d’un festival sur les sonneries de son téléphone cellulaire, ce qui s’insérerait assez bien à l’ère des technologies de l’information et de la communication qui nous entoure actuellement.

Mais le festival dont il est question aujourd’hui traite de ce que Pauline Oliveros, compositrice et pionnière de la musique électronique improvisée, nommait «l’écoute méditative» de l’environnement des transmissions sonores radiophoniques.

Le directeur artistique, Darren Copeland, qui relance pour la 8e année consécutive cet évènement, explique: «il s’agit de présenter le travail des arrangeurs du son.»

Un festival sur les sonorités qui met de côté la musique et ses règles conventionnelles sans pour autant exclure la langue qui peut être instrumentalisée par exemple.»

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Il semblerait aussi que M. Copeland et son équipe seraient des rares, en Amérique du Nord, à organiser ce genre de festivals dédiés au son. «C’est beaucoup plus fréquent en Europe,surtout en France», explique-t-il.

Parmi les nombreux spectacles qui seront présentés, un revient sans cesse sur les lèvres des organisateurs eux-mêmes. Il s’agit de Feedback Fred & Audio Ballerina. Bien que le titre soit en anglais, le spectacle met en vedette deux Montréalais d’origine, Benoit Maubrey et Marie-Josée Chartier.

Benoit Maubrey, qui vit et travaille pour le moment en Allemagne, sera à Toronto à l’occasion du festival les 8 et 10 mai avec sa partenaire de danse la chorégraphe Marie-Josée Chartier. Bien qu’elle évolue dans le milieu artistique depuis près de 30 ans, Marie-Josée Chartier ne cache pas son appréhension face à cette chorégraphie sonore.

Un sentiment compréhensible, puisqu’il il lui est demandé de montrer lors du spectacle Feedback Fred & Audio Ballerina bien plus que ses talents de danseuse. Elle deviendra le temps de deux soirées une compositrice de mouvements sonores. La danseuse sera vêtue, ainsi que son tutu, d’objets électro –acoustiques. De chacune de ses pirouettes se dégagera un son différent.

«C’est assez nouveau pour moi. Je vais porter ces vêtements équipés de haut-parleurs et d’amplificateurs. Je serai en quelque sorte une audio ballerine», dit-elle.

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Il y a fort à parier que l’installation technique a été minutieusement étudiée. Des haut-parleurs de dernier cri seront placés partout dans la salle de façon à s’assurer qu’aucun détail sonore n’échappe à l’ouïe de l’auditeur et spectateur.

Il ne sortira pas seulement du son des fils attachés au tutu de Marie-Josée Chartier, mais des jeux de lumières aussi, ce qui donnera au spectacle Feedback Fred & Audio Ballerina une intensité auditive et visuelle. Dorénavant, le son ne fait plus que s’entendre, il s’affiche aussi.

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