Le court-métrage: une belle carte de visite

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 21/04/2015 par Manon Bodel

Pour la fin de cette édition 2015 du festival Cinéfranco, les courts-métrages québécois ont été mis à l’honneur. Sept d’entre eux ont été diffusés samedi dernier au cinéma Hot Docs, en présence de la plupart des réalisateurs. L’occasion pour eux de revenir sur leur expérience et sur leurs choix artistiques.

À travers les thèmes de la nature, symbolisant le Canada, et de la sexualité, les courts-métrages proposés représentaient fidèlement le cinéma québécois actuel, selon François Lemieux, directeur de la tournée du cinéma québécois.

«Pour certains réalisateurs, le court-métrage est un tremplin pour accéder au long métrage. Pour d’autres c’est un choix, tout dépend de la démarche et de la sensibilité du réalisateur», explique-t-il en entrevue à L’Express.

Dans tous les cas, le court-métrage permet aux jeunes talents d’émerger sur la scène cinématographique et, grâce à son format, d’oser essayer de nouvelles choses, qu’il s’agisse de techniques ou d’approches artistiques.
«Pour moi, les courts-métrages sont des thérapies filmées. C’est une façon d’apprendre à travers le cinéma», explique Patrick Aubert, réalisateur du film Le Piment.

«Moi je voulais créer une petite bulle d’intimité et d’amour, exprimer l’idée d’un amour qui dure, à mi-chemin entre la fiction et le documentaire. Le court-métrage m’a permis de bifurquer tranquillement vers un autre genre», ajoute Patrick Bossé, réalisateur d’Anatomie.

Publicité

«Je voulais faire un film qui ne coûte rien. Et puis, dans une société où l’on est tous pressés, c’est fun à consommer pour les spectateurs», a renchéri Sophie B. Jacques en évoquant son œuvre Chaloupe.

Aux yeux de tous, les courts-métrages sont des histoires sans véritable fin. Ils invitent le spectateur à imaginer la suite, à proposer sa propre interprétation des événements. Selon Marie-Ève Juste, réalisatrice de Plage de sable, il s’agit de «laisser une idée dans la tête du spectateur et lui laisser choisir ce qu’il va faire avec.»

Ivy Yukiko Ishihara Oldford, réalisatrice de Point de mire, s’est inspirée d’un événement survenu dans la vie de la scénariste pour produire son film. Celui-ci raconte les aventures d’Alice et d’Ève, parties passer un weekend de chasse dans un chalet en forêt, la première tentant de pousser la seconde à lui révéler ses vrais sentiments.

Relater cette histoire dans un court-métrage permettait à la réalisatrice de poser indirectement une question au spectateur: «Ici, dans ce film, c’est à vous d’imaginer la fin. On voulait que le spectateur se demande ‘et si c’était moi, j’aurais fait quoi?’»

Médium original permettant aux réalisateurs d’explorer leurs choix artistiques et de prendre des risques, selon François Lemieux le court-métrage tente aujourd’hui de s’adapter à l’heure d’Internet. «Aujourd’hui, le court-métrage a trouvé sa voie parmi les différentes plates-formes: la chaine Unis, les festivals, Internet… Dans tous les cas, il reste une belle carte de visite pour passer au long métrage.»

Publicité

* * *

À LIRE AUSSI DANS L’EXPRESS:
Le Bloor Hot Docs réussit à Cinéfranco
Micheline Lanctôt: «La réalisation, c’est une bataille»

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur