Il y a eu la presse, la radio, la télé et l’internet. Chaque fois, le métier de journaliste s’est retrouvé chamboulé mais avec internet, ce chamboulement continue. Il y a eu la mise en ligne des articles de l’édition papier, les dossiers spéciaux sur internet, le journalisme citoyen, l’interactivité… On ne sait pas vraiment quelle forme le journalisme doit prendre sur la toile, comme-ci la technologie offrait trop de possibilités. Bruno Masi a choisi le modèle du web-documentaire, une plate-forme qui permet de lier l’écriture et la vidéo et la photo sous forme de documentaire interactif. Spécialiste des contenus transmédias, il était à Toronto pour parler aux étudiants en digital journalism de l’Université York. L’Express en a profité pour lui demander son avis sur le futur du journalisme en ligne.
Venu parler de son web-documentaire La Zone, Web-documentaire sur la vie dans, et autour, du périmètre de sécurité de la Centrale de Tchernobyl en Ukraine, et des options disponibles pour raconter une histoire sur internet, Bruno Masi a été étonné du niveau de connaissance des étudiants de York, au moment de partager son expérience.
Le web-documentaire bien connu chez les jeunes
«Ils sont étudiants en Digital Storytelling donc ils sont au courant de ce qui se fait, et il y a deux pays qui sont assez en avance dans les transmédias, qui sont la France et le Canada, où ça fait sept, huit ans que le genre est lancé», explique-t-il, autour d’un café pris au TIFF BellLightbox.
Journaliste de presse écrite, mais attiré vers l’image depuis longtemps, Bruno Masi a profité de la crise de la presse en France pour se lancer dans ses propres projets, ce qui a abouti par la production de La Zone, en collaboration avec Guillaume Herbaut.
«Les premiers web-docu c’était principalement de la photo et de la presse. On cherchait comment continuer à creuser nos sujets et les raconter malgré l’absence de moyens financiers dans les rédactions. On cherchait de nouveaux débouchés pour les reportages et comment les raconter différemment.»