C’est l’été 1832… D’énormes nuages noirs flottent sur les villes de Québec et Montréal. L’air est imprégné de l’odeur infecte des déchets en décomposition et de celle, nauséabonde, du goudron dont les faibles lueurs illuminent les églises et les magasins aux portes résolument closes.
Les citadins sont menacés par la famine, car les cultivateurs n’osent plus s’aventurer en ville. Au large, des navires attendent en vain les bateliers dont les embarcations abandonnées longent les rives. C’est l’année de la mort noire, l’année du choléra qui décimerait la population de Québec…
Bateaux surpeuplés
Selon le «British Passenger Act», tout navire en route pour le Bas-Canada (le Québec) devait pourvoir un espace de 1,1 mètres carrés par adulte. Ces dimensions, pour extrêmement réduites qu’elles soient, n’étaient même pas respectées par certains capitaines qui surchargeaient volontairement leur navire.
Ces vaisseaux surpeuplés se convertissaient rapidement en couveuses de maladies en puissance.
D’une part, la promiscuité et le manque d’hygiène favorisaient l’apparition et le développement de pathogènes.