L’art francophone enivre la Distillerie

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Publié 26/02/2008 par Ulysse Gry

La galerie Thompson Landry, présente une magnifique collection d’artistes canadiens francophones au cœur du quartier de la Distillerie. Une douzaine d’artistes y présentent leurs plus belles œuvres, offrant un spectacle de choix et une découverte vivifiante de l’Art canadien français.

«Au Canada nous avons des artistes de classe mondiale, et le monde ne le sait pas. Ils avaient simplement besoin d’une maison.» Joanne Thompson s’exprime avec passion et enthousiasme sur son abondante galerie, qui accueille pas loin d’une douzaine de peintres francophones différents.

On déambule alors dans cette atmosphère de vieille distillerie où d’immenses toiles semblent secrètement communiquer, servies par une ingénieuse et intéressante disposition spatiale. Face à face, des portraits démesurés d’André Monnet ou de Corno s’échangent des regards insaisissables, quand quelques mètres plus loin des compositions abstraites tiennent des discussions inconcevables.

Ce choix de l’éclectisme cohérent se fait sentir jusque dans les œuvres elles-mêmes, qui presque toutes répondent à d’audacieux mélanges de techniques. Les multiples influences, inspirations et aspirations des artistes cohabitent dans cet espace atemporel du quartier de la Distillerie, révélant dans ses fûts la richesse de l’art canadien français. Chaque regard perdu est une découverte, une rencontre avec un nouvel artiste.

Les œuvres d’André Monet font entrer les mondes du journalisme et du cinéma à travers des portraits hyperréalistes noirs sur des collages de papier journal blanc, quand le jeune Carlito Dalceggio présente des explosions de couleurs abstraites inspirées de ses lieux de créations, qu’il prend soin de préciser. À côté des toiles poétiques à la limite de l’abstrait de Nathalie Maranda, trônent les vases imposants et uniques au monde de Tommy Zen.

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Ce mélange des genres et des générations nous fait entrer au cœur d’un dialogue sur l’Art par l’Art lui-même, qui se fait entendre dans tous les recoins de la salle. Résonnant jusque dans d’incroyables toilettes, réorganisées pour l’occasion en pièce d’exposition.

Joanne Thompson a choisi de dévoiler ces œuvres québécoises car de son aveu «Toronto en avait besoin», leur reconnaissant une certaine différence avec les œuvres torontoises. «Il faut montrer d’où viennent les œuvres, le contexte est important».

Le but escompté, «provoquer des réactions et des étonnements chez les visiteurs» est atteint, puisqu’on est coupé par le souffle créateur de cette scène artistique canadienne française, qui se marie si bien avec la chaleur dégagée par ce décor de distillerie d’époque.

Un bon crû, à consommer sans modération au 55 Mill Street, au bâtiment 5 du quartier de la Distillerie jusqu’à la fin du mois de mars.

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