Titre évocateur, qui peut faire rêver, surtout si l’on songe à ce qu’écrivait le poète romantique français Alphonse de Lamartine, dans son Voyage en Orient, publié en 1835: «Le monde est un livre dont chaque pas nous ouvre une page.» Comment ne pas avoir en vie de découvrir encore d’autres pages?
Voyager est un art, certes, si l’on voyage pour son plaisir et pas seulement pour affaires. «L’art de voyager est un art de vivre que nous gagnerons tous à découvrir», écrit l’auteur anonyme de L’art du long voyage (Internet). Si l’on ne se contente pas de voir, mais de découvrir et de comprendre ce que l’on voit, il en va bien ainsi.
Mais l’art du voyage a aussi une autre signification, c’est l’art qui découle du voyage, ce que l’on en retient, que l’on en rapporte. Pendant longtemps, ce sont les récits des écrivains qui ont tenu la vedette, comme les récits de voyage de Samuel de Champlain en Nouvelle-France (1620-1632) ou les romans de Pierre Loti qui conte ainsi son voyage au Japon dans Madame Chrysanthème (1887).
La plume de l’auteur s’accompagne parfois du crayon du dessinateur, dans des carnets de voyage illustrés (L’Express, 1er mai 2012). Mais de nos jours, l’art du voyage s’exprime surtout par la photographie, si commune avec le numérique, et que des passionnés transforment en «œuvres d’art», avec des logiciels perfectionnés.
L’art du voyage
Ne serait-il pas aussi – ou plutôt, selon les opinions – celui que dresse l’artiste de son crayon, de sa gouache, de sa palette et de son pinceau? Un étrange et merveilleux livre d’art, qui accompagne une exposition, permet de se poser la question. Hiroshige. L’art du voyage, tel est le titre de cet ouvrage et de son exposition, que présente la Pinacothèque de Paris jusqu’au 17 mai 2013.