Notre visite à pied du village de Noailles, à l’ouest de Port-au-Prince, me surprend. On déambule parmi des centaines d’artisans forgerons œuvrant à l’unisson sous le soleil intense. Le village entier vit sur le rythme régulier d’un martelage incessant.
Un labeur collectif monumental entouré d’artistes sculpteurs vodouisants tel que Jean Eddy Remy dévoué à la cause de sa communauté. Sa passion combine l’art du métal et une immense empathie pour les apprentis du métier.
On apprend que le fer découpé a rejoint l’univers artisanal d’Haïti d’une façon prodigieuse depuis les années 70. Sculpter le fer est un métier bien établi à Noailles. La transmission du savoir a produit plusieurs générations d’artisans sculpteurs. De nombreuses familles en bénéficient.
Noailles, capitale haïtienne des artisans du fer découpé, est située à quelques pas de la commune de Croix des Bouquets, dans le département de l’Ouest. Le site n’a pas été affecté par le récent ouragan Matthew.
L’héritage Liautaud
L’histoire de Noailles remonte au début des années 50 où l’on découvre le talent inédit de Georges Liautaud, humble fabricant de croix de cimetière, né en 1899 à Croix des Bouquets. Sa créativité phénoménale a fait du village de Noailles le centre haïtien de l’art du fer.