Le Factory Theatre a encore frappé un grand coup: une nouvelle pièce en anglais d’un auteur francophone, The Ventriloquist – un nouveau spectacle, une nouvelle star, un nouveau… Tremblay, un plaisir renouvelé. C’est en dehors des sentiers battus. C’est drôle, c’est tragique, c’est comique, c’est dramatique, c’est humoristique, c’est sexuel, c’est inclassable.
On est concerné. On est décontenancé, déconcerté, déstructuré, mais c’est comme une fable, alors on se sent en confiance, on se laisse porter. Tremblay nous libère, nous donne le secret: la simplicité. On se sent con, mais on sent que c’est bon, très bon. On ne sait pas pourquoi. On essaie de comprendre. On pose des questions. On interroge Tremblay lui-même. On a la clé. Comprendre? Il n’y a rien à comprendre. Il faut s’ouvrir. Il faut se laisser aller. Allons-y donc.
L’Express: On a beaucoup parlé de votre pièce, on a souvent beaucoup interprété. De la bouche de l’auteur lui-même: quel est le thème du Ventriloque? Quelle est la thèse que vous y développez?
Larry Tremblay: Je n’aime pas les pièces à thème. Je ne suis pas un auteur qui commence avec un thème et en fait, je suis contre cette approche. Il n’y a pas de thème pour Le Ventriloque, et je n’ai jamais écrit de pièce avec un thème à l’esprit. Je crois que les thèmes sont souvent explorés à la télévision plus qu’au théâtre. Je n’ai pas de thèse, je n’essaie pas de démontrer quoi que ce soit, je n’ai pas de message en tête quand je crée mes œuvres. Une pièce est un objet complexe qui devrait être plein de questions plutôt que des réponses.
Mais, si on prend la peine d’analyser le texte, on y trouve les sujets de l’identité, de la manipulation, de l’inceste, du pouvoir, de la relation entre les enfants et leurs parents, de la création et de la souffrance qui l’accompagne. Je pense qu’une pièce, c’est davantage comme une tapisserie où ces sujets sont représentés.