L’Arménie et l’Azerbaïdjan au bord de la guerre

Déjà quelques centaines de morts

Images diffusées par le ministère de la Défense arménien dimanche.
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Publié 30/09/2020 par Garo Jomoian

Ce dimanche 27 septembre, tôt dans la matinée, l’armée azerbaïdjanaise a lancé une attaque d’artillerie massive à la frontière du Nagorny Karabakh, république autoproclamée en 1991 et soutenue par l’Arménie. La capitale Stepanakert a été également bombardée par la force militaire azerbaïdjanaise.

Les deux belligérants ont fait état de plusieurs centaines de victimes militaires et civiles, ainsi que destruction d’hélicoptères, de drones et de véhicules militaires. Bakou aurait conquis une demi-douzaine de villages sous contrôle arménien lors de ces affrontements: des informations démenties par Erevan.

Mardi, l’Arménie a affirmé qu’un chasseur bombardier turc avait abattu un de ses avions militaires, ce qu’Ankara et Bakou ont nié.

Concurrence dans le Caucase

«Le régime autoritaire (de l’Azerbaïdjan) a de nouveau déclaré la guerre au peuple arménien», a dit le premier ministre arménien Nikol Pachinian dans un discours télévisé, estimant que Bakou et Erevan étaient au bord d’une «guerre d’envergure» aux «conséquences imprévisibles».

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Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a annoncé l’instauration de la loi martiale, ainsi qu’un couvre-feu dans la capitale Bakou, dans plusieurs grandes villes, et dans la zone proche de la ligne de front.

Un conflit majeur impliquant Erevan et Bakou pourrait entraîner l’intervention des puissances en concurrence dans la région du Caucase, dont la Russie et la Turquie.

Sur son compte Twitter, le président turc Recep Tayyip Erdogan a promis un soutien «avec tous nos moyens» à Bakou. Cependant, Moscou a appelé «à un cessez-le-feu immédiat» et à des pourparlers, alors que les deux camps se rejettent la responsabilité des hostilités.

Plusieurs pays ont fait écho à cet appel au cessez-le-feu, dont le Canada, par la voix du ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne.

Le symbole de la liberté d’Artsakh (Haut-Karabakh), théâtre des affrontements actuels.

Plus de 30 ans de conflit

Le Nagorny Karabakh est une région sécessionniste de l’Azerbaïdjan, peuplée majoritairement d’Arméniens (95%) et soutenue par l’Arménie.

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Depuis la dislocation de l’Union soviétique, elle a été le théâtre d’une guerre qui a fait environ 30 000 morts. Des pourparlers de paix sont dans l’impasse depuis des années, car les autorités azerbaïdjanaises refusent toute sorte de négociation et veulent en reprendre le contrôle par la force.

Des combats opposent régulièrement séparatistes et Azerbaïdjanais, mais aussi Erevan et Bakou.

En 2016, de graves heurts avaient failli dégénérer en guerre, et des combats meurtriers ont aussi opposé en juillet 2020 Arméniens et Azerbaïdjanais à leur frontière nord.

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