«Comment un petit pays comme la Hollande a-t-il pu connaître au XVIIe siècle un épanouissement aussi exceptionnel dans une grande variété de domaines?» C’est par cette question que Ruud Priem, spécialiste du Rijksmuseum d’Amsterdam, ouvre son article «L’Âge d’Or», en tête d’un magnifique ouvrage consacré à ce sujet.
Et de fait, cette période de prospérité a été si exceptionnelle et si longue qu’elle est aussi appelée «Le siècle d’or» et qu’elle a suscité la jalousie des États voisins qui n’hésiteront pas à déclencher contre ce pays des hostilités, comme la Guerre anglo-hollandaise de 1652 ou la Guerre de Hollande entamée par Louis XIV vers la fin du siècle.
Un peu d’histoire
Il faut faire un petit retour en arrière pour comprendre une situation qui, par certains aspects, n’est pas sans offrir quelques analogies avec des problèmes actuels.
Au XVIe siècle, la Hollande faisait partie de l’empire espagnol, régi par Charles Quin, né lui-même à Gand. Sous son règne, la Hollande se développe grâce notamment à l’essor commercial des villes portuaires comme Amsterdam et Anvers. Après son abdication, son fils Philippe II, très catholique, supprime le protestantisme qui s’est développé dans la partie nord des Pays-Bas espagnols.
Il en résulte une grande tension, une révolte et la guerre entre les troupes des insurgés et les troupes espagnoles. C’est la guerre de Quatre-vingts ans, qui se termine par la séparation des provinces des Pays-Bas entre la province du Nord, qui chasse les troupes étrangères, et la province du Sud, qui se rallie au catholique Philippe II. Le Nord déclare son indépendance et forme, après plusieurs péripéties belliqueuses, la République des sept Provinces-Unies.