Il y a 150 ans ce mois-ci, des émeutes éclataient à Caraquet, dans la Péninsule acadienne, au Nouveau-Brunswick, au sujet de la gestion des écoles. L’affrontement entre les forces de l’ordre et un groupe d’Acadiens coûtera la vie à un jeune homme du village, Louis Mailloux.
Tu t’accrochais à ma mémoire
Comme un poisson dans un filet
Quand Majorique, le vieux conteux d’histoires
Me racontait dans les mots qu’il fallait
Que tu étais aussi beau qu’un érable
Et jeune aussi à dix-neuf ans
Et que ce fut un crime abominable
D’avoir ainsi fait mourir un enfant
– Extrait de la pièce de théâtre Louis Mailloux de Calixte Duguay
Les prémices de ce qu’on appelle l’«affaire Louis Mailloux» remontent à 1871, alors que le Nouveau-Brunswick adopte la Common Schools Act, afin de réformer les écoles de la province. Avec cette loi, le gouvernement cherche à implanter un système scolaire public non confessionnel.
La loi – surnommée la loi King, du nom du ministre George Edwin King, son instigateur – prévoit que les écoles seront financées par la province, en partie par l’entremise d’une taxe directe prélevée par les gouvernements de comtés.