La vraie nature de Toronto!

Museum of Toronto

Toronto Gone Wild, Muséum of Toronto
Ceci n'est pas une vraie ruelle... c'est un mur de l'exposition Toronto Gone Wild du Muséum of Toronto. Photos: Nathalie Prézeau
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 25/04/2024 par Nathalie Prézeau

Le petit Musée de Toronto (Museum of Toronto) lançait récemment sa nouvelle exposition gratuite Toronto Gone Wild. Les visiteurs pourront en profiter jusqu’au 3 août 2024, du mercredi au samedi, de midi à 18h.

Initialement un musée «sans murs», il offrait des expositions de style pop-up. En 2023, il a accueilli plus de 85 000 visiteurs dans son espace actuel au 401 Richmond Ouest.

Les cofondateurs Diane Blake et son mari Stephen J R Smith faisaient don en 2014 de 3 millions $ pour aider à créer un musée permettant d’inspirer et relier les gens à travers les histoires de Toronto. C’est ce qui a inspiré son nom de départ Myseum of Toronto, depuis rebaptisé Museum of Toronto.

Toronto Gone Wild, Muséum of Toronto
L’entrée de l’exposition Toronto Gone Wild au Museum of Toronto.

Chacun a son histoire de raton laveur!

Toronto Gone Wild couvre une grande variété de faune et de flore locales, mais les ratons laveurs en sont l’incontestable vedette. Dès l’entrée, nous sommes accueillis dans une belle ruelle de Toronto bardée de poubelles bien garnies où ils se servent.

Tout au fond du musée, les visiteurs sont invités à raconter leur histoire de raton laveur. On pourrait passer une demi-heure à lire les petites anecdotes sur le babillard. Par exemple: «Je suis allée chercher mon vélo dans la remise après l’hiver et il y avait une portée de ratons laveurs dans le panier! C’était si mignon que je les ai laissés là.»

Publicité
Toronto Gone Wild, Muséum of Toronto
Le raton laveur, roi de notre faune urbaine.

Les co-conservatrices de l’exposition ont prêté leurs regards différents, mais complémentaires, à l’exposition pour nous livrer Toronto Gone Wild.

Amy Lavender Harris est une géographe qui s’intéresse particulièrement à l’intersection entre la culture et la nature dans les environnements urbains.

Jennifer Bonnell est une historienne de la mémoire publique et des changements environnementaux dans le Canada des XIXe et XXe siècles.

Toronto Gone Wild, Museum of Toronto
Les visiteurs sont invités à raconter leurs histoires de ratons laveurs.
Toronto Gone Wild, Museum of Toronto
Un voisin curieux.

Le public pourra les rencontrer lors de présentations gratuites les 27 avril, 1er juin et 6 juillet, à 13h et à 15h.

Elles ont accumulé de nombreuses données susceptibles d’étonner le visiteur. Par exemple, il est contre-intuitif d’apprendre qu’en 1925, lorsqu’un jardinier a surpris un raton laveur près des ordures, l’intrus était une telle curiosité qu’il s’est retrouvé au Zoo de Toronto (alors situé sur le site de la ferme de Riverdale).

Publicité

Les visiteurs passent sous une nuée de pigeons voyageurs natif d’Amérique du Nord, disparus depuis 1914 pour cause de surchasse. Un soldat anglais stationné au Fort Mississauga en 1860 (maintenant Niagara-on-the-Lake) raconte avoir vu une nuée de 300 miles (480 kms) de long, qui a mis plus de 13 heures à traverser son champ de vision.

Toronto Gone Wild, Muséum of Toronto
Une nuée de pigeons voyageurs natif d’Amérique du Nord, disparus depuis 1914.

On apprend que le nom Mimico vient du mot anishinaabe Omiimiikaa, qui veut dire «place du pigeon sauvage». Voilà qui donne encore plus de charme au petit café Birds & Beans situé non loin du lac dans le quartier de Mimico.

Se succèdent ensuite des sections thématiques nous rappelant les multiples volets de la nature urbaine: habitats naturels, plantes indigènes et invasives, insectes, plaisirs du «foraging» (cueillette de nourriture sauvage)…

Histoire de résilience

Toronto Gone Wild met en évidence l’interdépendance des écosystèmes. Les coyotes mangent rats et souris, réduisant la propagation des maladies animales à l’homme. Les guêpes sont considérées comme les concierges des insectes.

De nombreux insectes passent l’hiver à l’intérieur des tiges des plantes pendant leur stade larvaire (une bonne raison de ne pas couper les plantes mortes en hiver).

Publicité
Toronto Gone Wild, Museum of Toronto
Installation de l’exposition Toronto Gone Wild du Museum of Toronto.

Jennifer Bonnell se disait particulièrement heureuse de la section sur le retour de l’embouchure de la rivière Don le long de son cours historique.

On y apprend qu’en 2021, des ouvriers qui excavaient du remblai contaminé dans le port ont exposé les graines de joncs et de quenouilles enfouies lors du comblement du marais d’Ashbridge’s Bay dans les années 1910.

L’exposition au soleil et à l’eau a fait germer ces graines centenaires. Avec l’aide de botanistes de l’Université de Toronto, les plantes ont pu être multipliées et replacées l’année suivante dans les zones nouvellement aménagées.

« J’adore cette histoire de résilience », s’émerveille l’historienne. « Des plantes qui étaient vivantes en 1912 sont revenues pousser le long de l’embouchure renaturée de la rivière. C’est une rare histoire d’espoir pour l’avenir ».

Bain de foule, bain de forêt

Le Musée de Toronto se donne un volet éducatif sous forme de présentations qui ajoutent à la découverte de la ville.

Publicité

Ces rencontres avec des experts variés sont gratuites (don de 10 $ suggéré), mais l’on doit s’enregistrer au préalable puisque les places sont limitées.

Au programme: Histoires du bord de l’eau de Toronto (15 mai); Cueillette sauvage et jardins pour pollinisateurs (29 mai); Apiculture à Toronto (8 juin); Couleurs urbaines et atelier de colorants naturels (15 juin); et Revitalisation de la rivière Don (26 juin).

Toronto Gone Wild, Museum of Toronto
De grands travaux à l’embouchure de la rivière Don.

Une autre activité originale organisée par le musée est sa balade «en forêt» sur le toit du 401 Richmond, offerte le dimanche 5 mai 2024 de 10h à 14h au coût de $25. Cette expérience s’inscrit dans la pratique japonaise du shinrin-yoku (bain de forêt), qui nous rappelle tous les bienfaits d’une immersion dans la nature de Toronto.

Martine Rheault, galeriste retraitée du campus Glendon de l’Université York, ne tarit pas d’éloges pour la nature de sa ville d’adoption.

«Mon attachement à Toronto est passé par ses sites naturels. Il y a tant de lieux naturels où je peux aller selon mon humeur. Quand je veux être seule, je vais dans Ashbridge’s Bay. Je marche silencieusement, pour me faire accepter par les animaux, les oiseaux. Le soleil se couche entre les arbres, les vagues montent et descendent. Toute cette beauté est si apaisante. Je suis remplie de gratitude d’avoir la chance de profiter de tout ça.»

Publicité
Toronto Gone Wild, Muséum of Toronto
Lever de soleil sur le lac Ontario devant la plage Woodbine.
Toronto Gone Wild, Museum of Toronto
La nature urbaine à High Park.

Pendant que vous y êtes

Le 401 Richmond est une excellente destination par jour de pluie. En plus de la visite gratuite du Museum of Toronto, on peut explorer les nombreuses galeries d’art hébergées dans cet édifice à vocation artistique… dont Le Labo, un regroupement d’artistes francophones des arts médiatiques.

Toronto Gone Wild, Museum of Toronto
De l’art à tous les étages au 401 Richmond.

Le musée fait face à la boutique Spacing, remplie de marchandises originales qui reflètent l’esprit de Toronto et de ses quartiers, et son élégant voisin Swipe Design. Du côté ouest de l’édifice se trouve l’excellent café Dark Horse Espresso Bar, approvisionné par sa propre boulangerie-pâtisserie.

Toronto Gone Wild, Museum of Toronto
Les ratons laveurs en vedette à la boutique Spacing.
Toronto Gone Wild, Museum of Toronto
Au café Dark Horse.

Seuls les locataires de l’édifice ont accès au toit, mais l’on peut emprunter l’ascenseur pour admirer la vue à chaque étage (incluant le «rooftop») grâce à la grande baie vitrée de la cage d’ascenseur.

Du côté ouest du 401 Richmond se trouve le point de départ d’une balade virtuelle de réalité augmentée. Un code QR nous invite à télécharger l’application Engage Art pour accéder au circuit qui inclue de l’art public traditionnel ainsi que des oeuvres virtuelles s’intégrant au décor.

Toronto Gone Wild, Museum of Toronto
Réalité augmentée grâce à l’app Engage Art.

Les expositions du Musée de Toronto sont en anglais. Pour un regard francophone sur Toronto, on voudra essayer les balades guidées en français Historitours de la Société d’Histoire de Toronto.

Publicité

Auteurs

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur