La Vieille Ferme 2009 (suite et fin)

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Publié 02/06/2010 par Alain Laliberté

Dans ma chronique précédente, je racontais ma surprise de voir le Côtes du Ventoux La Vieille Ferme 2009 si tôt sur les tablettes de la LCBO au début mai 2010. Ce qui signifie un court délai après la mise en bouteille. Il faut savoir que la mise en bouteille choque le vin. Le vin est alors dissocié, peu bavard et ce, pour environ trois mois. Enfin, le voyage en bateau le choque tout autant.

La disponibilité du millésime 2008 (huit mois) a d’ailleurs été de courte durée comparativement au 2007 (18 mois). Faut dire que le climat en 2008 dans le secteur méridional de la vallée du Rhône n’a pas favorisé une récolte importante en quantité. En effet, le rendement a été faible (environ de 30 à 50% inférieur à la moyenne selon les secteurs). De plus, la qualité globale du millésime 2008 a été un peu moindre à 2007 et 2009.

Pour les besoins de la dernière chronique, j’avais dégusté le vin (ainsi que le 2008) vendredi 14 mai en matinée chez moi. J’ai laissé la bouteille aux deux tiers pleine sur le comptoir de la cuisine sans protection contre l’oxydation. J’ai regoûté le vin lundi soir soit trois jours et demi plus tard en laissant un mince pouce de vin dans le fond de la bouteille. Enfin, entre vendredi et lundi, j’ai agité la bouteille afin de tournoyer le vin vendredi soir, samedi matin et samedi soir, dimanche matin et dimanche soir, et finalement lundi matin. Je n’ai laissé aucune chance au vin.

Le résultat fut épatant. Lundi soir, le nez était ouvert sur le fruit, la bouche offrait une bonne densité et une trame de tanins fins, une persistance aromatique longue et surtout, il n’y avait aucune trace oxydative ou de déviation quelconque. Afin d’en savoir plus, j’ai conservé tout juste trois centimètres de vin dans le fond de la bouteille. Mercredi soir, j’ai fini le vin qui montrait quelques faibles signes de fatigue. Entre vous et moi, je ne m’en fais pas avec cela. C’est un peu normal. Voici un vin qui mérite sans aucune hésitation d’être servi au verre.

Je ne le recommanderais pas pour maintenant puisque le vin a besoin de stabilité. À moins qu’il soit aéré. Il devrait mériter beaucoup d’éloges vers la mi-juillet. Non conçu pour la garde mais plutôt pour un plaisir immédiat, ce vin se dégustera encore très bien en 2014. Voici une occasion idéale de suivre l’évolution d’un vin sur quelques années sans se ruiner. ****

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Pas si fragile que ça le vin

J’adore jouer et expérimenter avec le vin. A quelques reprises, j’en ai surpris plus d’un et ce, sans malice aucune. Juste pour s’amuser un peu tout en apprenant encore plus

Comme ce jeudi soir en 2006 au Granite Club alors que les vins italiens étaient en vedette. Neuf vins disposés devant chaque participant; personne ne se doute que les vins numéro sept et huit sont le même vin. Exception faite du vin numéro huit, Fonterutoli Mazzei Chianti Classico Riserva 1999, qui avait été décanté le dimanche soir précédent, toutes les bouteilles ont été ouvertes avant la dégustation. De plus, j’avais pris soin d’agiter la carafe à tous les matins et à tous les soirs. Faut bien les briser ces molécules de tanins.

Une autre fois, j’enseignais au niveau Diploma du programme WSET un jeudi de mars 2008, encore l’Italie, mais cette fois les vignobles septentrionaux. Même scénario donc, cette fois avec le piémontais Poderi Colla Barbaresco Roncaglie 2003.

À chaque fois, les participants n’y ont vu que du feu. À chaque fois, la couleur, l’intensité et le registre olfactif, la structure et la palette aromatique étaient différents.

Comme on sait, le tanin constitue la structure des vins rouges et assure un certain potentiel de garde. J’y reviendrai la semaine prochaine.

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Me risquerais-je avec un vin blanc ? Absolument, mais pour des raisons différentes.

Comment protéger ses vins contre l’oxydation

Je recommande d’utiliser le Private Preserve, un produit contenant deux gaz inertes et plus lourds que l’air, l’argon et l’azote, qui s’installent sur la surface du vin alors que du gaz carbonique apporte l’air au haut de la bouteille.

Si vous ne disposez pas de ce produit miracle, conservez toute bouteille de vin (blanc, rosé, rouge, porto, xérès) au frigo. Évitez de coucher la bouteille puisque la surface de vin en contact avec l’air est plus importante.

Une autre solution consiste en l’achat d’une demi-bouteille de vin qu’il faudra boire avant de la nettoyer à l’eau très chaude, idéalement sans savon. On enlève l’étiquette en utilisant les procédés décrits dans la dernière chronique. En transvidant tout vin restant d’une bouteille dans la demie, selon la quantité de vin transféré, l’effet de l’oxygène sera inférieur. De plus, il est plus facile de conserver le petit format debout. Ce principe est idéal dans le cas d’un porto puisque le transfert se fera en remplissant le format de 375 ml. Le vin tiendra facilement deux mois si la volonté y est.

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