Tout a commencé il y a quelques années quand j’ai vu, dans un parc montréalais, un gars tenir en équilibre sur une jambe, sur une espèce de câble. Je n’avais alors aucune idée de ce dont il s’agissait. J’ai demandé à essayer et je me rappelle n’avoir pas réussi à trouver mon équilibre plus de deux secondes. Mes jambes tremblaient comme si j’allais devoir participer au débarquement de Normandie! OK, donc ce n’est pas si simple, même si ça à l’air simple!
Plusieurs années plus tard, à Toronto, je vois fleurir dans les parcs ces étranges cordes flexibles et les énergumènes qui se promènent dessus, défiant toute loi physique. Ou plutôt, s’arrangeant avec les lois physiques devrais-je dire.
Loin des câbles d’acier où déambulent les funambules, la slackline (désolé je ne connais pas le mot approuvé par l’Office québécois de la langue française) ressemble tout bonnement aux lanières utilisées pour fixer et serrer une cargaison sur un camion.
L’homme a toujours cherché les complications. Marcher sur un fil comme un écureuil, nager comme un poisson… Si le funambulisme existe depuis la nuit des temps, l’art de la slackline est né dans les années 70, aux États-Unis, forcément, comme 90% des sports extrêmes.
Ce sont des mordus d’escalade, Adam Grosowsky et Jeff Ellington, qui ont commencé à marcher sur des chaînes de stationnement et puis sur des filins d’escalade puis sur des cordes servant à serrer le matériel sur leur pick-up.