La science-fiction s’invite à Toronto

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Publié 07/05/2008 par l-express.ca

Jean-Louis Trudel est une intarissable source d’informations. Malheureusement trop peu de gens ont su en profiter lundi 28 avril, à la bibliothèque Beaches sur Queen est. L’auteur de science-fiction, féru d’astrophysique et professeur d’histoire à l’Université d’Ottawa, y a lu des extraits de ses œuvres avant de conter l’histoire de la science-fiction franco-canadienne.

Ce n’est pas de la fiction: Jean-Louis Trudel, professeur d’histoire à l’université d’Ottawa et diplômé d’astronomie, de physique, d’histoire et de philosophie des sciences, vainqueur du Grand prix de la science-fiction et du fantastique en 2001 et d’un Prix Boréal en 1999, n’avait que quatre spectateurs. Deux bibliothécaires, son cousin et, soit, un journaliste.

La conférence, proposée par la bibliothèque publique Beaches dans son programme pour adultes et ados, était pourtant intéressante. L’écrivain a commencé par lire deux de ses nouvelles, Les anges sont tombés et Les prairies, à l’oubli livrées. Des odes poétiques, l’une sur l’âme de la ville, l’autre sur un voyage à travers l’Ouest du Canada, toutes deux transportées par l’imagination de l’auteur. Il en a profité pour présenter Le maître des bourrasques, qu’il co-écrit avec Yves Meynard sous le nom commun de Laurent McAllister.

Puis Jean-Louis Trudel a présenté l’histoire de la science-fiction de langue française au Canada. Tout commence dans la première moitié du XIXe siècle avec la parution au Québec des écrits d’Aubin. Chimiste, journaliste, écrivain, polémiste (il a fait de la prison), musicien, «il avait beaucoup de chats à fouetter, explique Jean-Louis Trudel, et n’a donc pas fini son texte.»

Un sentiment de l’inachevé qui encouragera les auteurs à se lancer, dans sa lignée, vers la science-fiction. Cette production naissante, évidemment marquée par son époque, sera avant tout une littérature de combat.

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Le premier romancier québécois du genre au Québec, Tardival, est étonnamment un fervent catholique originaire des États-Unis. Dès 1895, il imagine dans Pour la patrie l’accession à l’indépendance du Québec, qui répandrait la foi catholique sur tout le continent. Plus tard, les sentiments velléitaires accouchent de multiples guerres d’anticipation dans les écrits.

En 1916, Ulric Barthe invente une invasion du Québec par la Prusse censée révéler la non infaillibilité de la province, en fait un argument pour qu’elle s’engage avec l’armée pour défendre l’Angleterre. Alors que dix ans plus tard, Ubald Paquin imagine une répression britannique en réponse aux envies d’indépendance du Québec.

Les histoires de science-fiction des années 1940 sont assez sanglantes, et celles des décennies suivantes connaissent l’émergence d’un phénomène de masse. En 1960, elles se tournent vers la jeunesse. Une orientation dont Jean-Louis Trudel est l’héritier.

Bref, à travers cette histoire de la science-fiction franco-canadienne, c’est l’Histoire de la Nation qui se dessine. Pour déborder, l’imagination doit jaillir de quelque part.

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