Jean-Louis Trudel est une intarissable source d’informations. Malheureusement trop peu de gens ont su en profiter lundi 28 avril, à la bibliothèque Beaches sur Queen est. L’auteur de science-fiction, féru d’astrophysique et professeur d’histoire à l’Université d’Ottawa, y a lu des extraits de ses œuvres avant de conter l’histoire de la science-fiction franco-canadienne.
Ce n’est pas de la fiction: Jean-Louis Trudel, professeur d’histoire à l’université d’Ottawa et diplômé d’astronomie, de physique, d’histoire et de philosophie des sciences, vainqueur du Grand prix de la science-fiction et du fantastique en 2001 et d’un Prix Boréal en 1999, n’avait que quatre spectateurs. Deux bibliothécaires, son cousin et, soit, un journaliste.
La conférence, proposée par la bibliothèque publique Beaches dans son programme pour adultes et ados, était pourtant intéressante. L’écrivain a commencé par lire deux de ses nouvelles, Les anges sont tombés et Les prairies, à l’oubli livrées. Des odes poétiques, l’une sur l’âme de la ville, l’autre sur un voyage à travers l’Ouest du Canada, toutes deux transportées par l’imagination de l’auteur. Il en a profité pour présenter Le maître des bourrasques, qu’il co-écrit avec Yves Meynard sous le nom commun de Laurent McAllister.
Puis Jean-Louis Trudel a présenté l’histoire de la science-fiction de langue française au Canada. Tout commence dans la première moitié du XIXe siècle avec la parution au Québec des écrits d’Aubin. Chimiste, journaliste, écrivain, polémiste (il a fait de la prison), musicien, «il avait beaucoup de chats à fouetter, explique Jean-Louis Trudel, et n’a donc pas fini son texte.»
Un sentiment de l’inachevé qui encouragera les auteurs à se lancer, dans sa lignée, vers la science-fiction. Cette production naissante, évidemment marquée par son époque, sera avant tout une littérature de combat.