La plus fascinante invention: l’écriture

Loïc Le Gall, Écrire, quelle histoire!
Loïc Le Gall, Écrire, quelle histoire! album illustré par Karine Maincent, Paris, Éditions Kilowatt, 2021, 60 pages, 38,95 $.
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Publié 15/06/2022 par Paul-François Sylvestre

Trace de nos activités, de nos lois et de nos idées à travers les siècles, puissant moyen d’expression, outil de domination ou symbole de résistance… L’écriture demeure la plus fascinante invention de l’être humain.

Loïc Le Gall en trace le parcours dans Écrire, quelle histoire! aux Éditions Kilowatt.

Cunéiforme, hiéroglyphes, idéogrammes, alphabets, arabesques, gothique, cyrillique… Impossible de s’arrêter à chaque pan d’histoire. Je choisis donc quelques trouvailles au fil des siècles en reprenant librement les mots de l’auteur, un passionné et érudit sur le sujet.

écriture
Ode à un dieu perse gravé dans le roc, découverte dans l’Est de la Turquie, en écriture cunéiforme. Photo: Bjørn Christian Tørrissen, Wikipedia Commons

Le secret du papier

Dès l’Antiquité, les Chinois utilisent le papier et en conservent jalousement les secrets de fabrication. Ce support se répand dans le monde arabe à partir du VIIIe siècle et se diffuse enfin en Europe vers le XIIIe siècle.

Au IXe siècle avant Jésus-Christ, les Grecs disposent les ligne d’écriture en boustrophédon, c’est-à-dire: la première ligne de droit à gauche, la deuxième de gauche à droite, puis alternativement, comme un bœuf labourant un champ.

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Plus tard, la lecture se stabilise de gauche à droite et l’on commence à séparer les mots par un point, puis par un espace.

Entre le dieu et la déesse de l’ancienne Égypte: des hiéroglyphes.

Le Z relégué à la fin de l’alphabet

Dans l’alphabet grec, la lettre Z (zêta) est la sixième lettre. Lorsqu’elle est introduite dans l’alphabet romain vers le Ier siècle après Jésus-Christ, on trouve qu’on doit montrer les dents pour prononcer cette lettre, ce qui ressemble à une tête de mort. Elle est donc reléguée à la fin de l’alphabet.

À force de se fréquenter sur les lignes d’écriture, certains signes s’épousent ou se mêlent. Ce sont des ligatures. La plus célèbre apparaît au IXe siècle. Du mariage d’un e et d’un t pour écrire le mot et naît le signe &, que l’on nomme esperluette.

Gutenberg invente les caractères mobiles

Vers 1454, l’Allemand Johannes Gutenberg invente les caractères mobiles, ce qui marque un tournant dans l’histoire de l’imprimerie.

Les caractères en plomb sont rangés dans un grand tiroir appelé la casse. Les minuscules, dont on se sert le plus souvent, sont à portée de main, en bas. C’est pour cette raison qu’en imprimerie on les appelle les bas-de-casse.

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En 1539, François Ier impose le français dans tout son pays. Étant proche des poètes, son imprimeur encourage l’usage des accents, de l’apostrophe et de la cédille. La ponctuation, qui ne connaissait que le point, la virgule et le point d’interrogation, s’enrichit du point d’exclamation sous Charlemagne.

Timbre albanais commémoratif de la première impression de la Bible de Gutenberg (février 1455).

L’idée d’écrire en relief

L’idée d’écrire en relief est née au XVIIe siècle. À chaque son correspond une combinaison de points en volume. Au départ, ce code permet non seulement aux aveugles de lire, mais aussi aux militaires de lire dans le noir.

En 1829, un jeune aveugle, Louis Braille, perfectionne le système en associant à chaque groupe de points non plus un son mais une lettre de l’alphabet latin, et en ajoutant une ponctuation.

Les conquêtes militaires de l’Occident et la puissance commerciale des États-Unis ont largement étendu l’empire de l’alphabet latin, mais n’ont pas pour autant conquis toute la planète.

Louis Braille était aveugle.

Alphabet cyrillique et écriture inuite

Des centaines de millions de Russes utilisent l’alphabet cyrillique, créé par saint Cyrille en 855, modernisé ensuite par le tsar Pierre le Grand, puis par la révolution de 1917.

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L’écriture ne cesse de s’inventer. Les Inuits ont imaginé leur propre système, officialisé en 1976.

Et que dire des émoticônes qui illustrent nos humeurs, nos envies et nos occupations? Comme au début de l’écriture, nous tapons sur des «tablettes» et remontons ainsi le cours de l’Histoire!

Auteur

  • Paul-François Sylvestre

    Chroniqueur livres, histoire, arts, culture, voyages, actualité. Auteur d'une trentaine de romans et d’essais souvent en lien avec l’histoire de l’Ontario français. Son site jaipourmonlire.ca offre régulièrement des comptes rendus de livres de langue française.

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