La pandémie, un vrai casse-tête pour les éditeurs franco-ontariens

Difficile de sortir un livre ce printemps 2020.
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Publié 02/05/2020 par Paul-Francois Sylvestre

Dans le monde de l’édition, la pandémie de CoViD-19 force à reporter la sortie de nouveaux titres, à organiser des lancements et salons du livre virtuels, voire à offrir des livres au rabais. C’est notamment le lot des maisons franco-ontariennes.

Les imprimeurs vont graduellement rouvrir, mais «sortir un livre papier maintenant serait un suicide, car les librairies sont encore fermées», affirme Marc Haentjens, directeur général des Éditions David.

Marc Haentjens

«Nous n’avons rien annulé, juste reporté de quelques mois, pour la rentrée d’automne», note Lara Mainville, directrice des Presses de l’Université d’Ottawa.

La codirectrice générale et directrice de l’édition aux Éditions Prise de parole, denise truax, souligne pour sa part que «c’est un sérieux casse-tête de faire le pont entre la rentrée littéraire du printemps et celle de l’automne. D’une part, il ne faut pas inonder le marché et, d’autre part, il faut rassurer les autrices et auteurs qui veulent passer à autre chose.»

Livres numériques en hausse

En ces temps difficiles où le confinement est de mise, les livres restent un excellent moyen de se divertir et de voyager dans le confort de son salon. Aussi le Regroupement des éditeurs franco-canadiens a-t-il décidé d’offrir une sélection de 28 livres numériques, dont 13 publiés chez des éditeurs franco-ontariens, à 50 % de rabais jusqu’au 30 avril.

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Lara Mainville

«Avec l’enseignement en ligne, les écoles se tournent vers les versions numériques des livres au programme. Nous n’avons jamais eu autant de demandes», note denise truax. Le grand public préfère toujours la version papier, nuance-t-elle toutefois.

Salon du livre virtuel

Les Éditions Luzerne rousse, maison québécoise spécialisée dans les livres pour jeunes adultes, ont organisé un Salon du livre virtuel du 23 au 26 avril auquel ont participé les Franco-Ontariens Pierre-Luc Bélanger, auteur du roman L’Odyssée des neiges (David), et José Claer, auteur du recueil de poésie Mordre jusqu’au sang dans le rouge à lèvres (L’Interligne).

Le catalogue printemps 2020 des Presses de l’Université d’Ottawa.

«Les rencontres par vidéo sont tout aussi stimulantes, sinon plus qu’une présence en salon traditionnel. On est pratiquement en tête-à-tête avec l’auteur», explique Lisanne Rheault-Leblanc, responsable des communications à L’Interligne.

En raison de la COVID-19, les salons du livre de Trois-Rivières, de Québec, de la Côte-Nord et de l’Abitibi-Témiscamingue, qui devaient avoir lieu ce printemps, ont tous été annulés. Il y a une exception: le Salon du livre du Grand Sudbury réunira plus d’une quarantaine d’autrices et auteurs qui se prêteront à l’aventure d’une programmation virtuelle du 7 au 10 mai.

700 000 $ de Facebook

Grâce à une contribution de 700 000 $ de Facebook Canada, le Centre national des Arts (CNA) a lancé une l’initiative virtuelle #CanadaEnPrestation, qui permet à des artistes et écrivains de faire des prestations en ligne.

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denise truax

«Une rencontre littéraire et culinaire avec Monia Mazigh, autrice du roman Farida (David), aura lieu le 5 mai à 20 heures, sous le thème du féminisme dans la cuisine», note Marc Haentjens, directeur général des Éditions David.

Et le lancement du recueil Poèmes de la Cité (David), sous la direction d’Andrée Lacelle, se tiendra le 21 mai à 18 heures. Deux comédiens en liront des extraits. Chaque prestation donne droit à un cachet de 1 000 $ et la prestation est diffusée sur la page Facebook du CNA.

Enfin, en temps de crise et de confinement, «il y a une demande de plus en plus grande pour un accès gratuit à nos produits», souligne Lara Mainville. «La CoViD-19 ne fait qu’exacerber le problème des ventes.»

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