La Nouvelle-Orléans, au-delà des Américains

Destination pas trop chère si on s’y prend bien

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Publié 09/02/2016 par Benoit Legault

Les plus grandes parades du Mardi gras de La Nouvelle-Orléans ont lieu le 9 février, de 8h à minuit. Les origines du premier Mardi gras louisianais (en 1857) sont complexes. Comme la plupart des carnavals, ils sont issus de festivités spirituelles et religieuses d’esclaves et d’autres gens soumis au pouvoir dominant.

La ville est à la fois stimulée et paralysée dans la période du Mardi gras, et les hôtels sont pleins à craquer. Selon vos goûts, c’est la meilleure ou la pire période pour visiter La Nouvelle-Orléans.

Folie sympathique

Ville noire, française, caraïbéenne, espagnole, romantique, créole, savoureuse, La Nouvelle-Orléans est enrobée par les États-Unis, mais elle n’en fait partie que clandestinement.

La folie sympathique de cette ville est en outre étrangère à son propre État, car la Louisiane est conservatrice et plutôt à droite du spectre politique.

On se sent en sécurité à La Nouvelle-Orléans, malgré la fête continuelle et ses tensions potentielles. Certes, Bourbon Street la canaille est conspuée par les bien-pensants, mais elle est adorée de foules de gens d’environ 25 ans, son «public cible».

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Les cultivés vont plutôt sur Frenchmen Street, où on écoute des ensembles de jazz, funk, blues et autres musiques noires, de midi à passé minuit. On passe d’un club à l’autre, sans tarif d’entrée, en sirotant des bières à moins de 5$. L’aubaine quoi.

Gastronomies de la Big Easy

Les gastronomies phares de la Big Easy ne coûtent pas cher non plus – soul food, créole et cadienne (devenue cajun en anglais). Tout est en dollars américains certes, mais aussi en portions américaines qui se partagent bien à deux…

La ville est à 70% noire, mais on ne le sent pas vraiment dans le centre. N’awlins est 100% bigarrée, sans être agressante. Outre la rue Bourbon, y amener des enfants serait la plus belle leçon d’exotisme interculturel à leur donner.

N’awlins avec des enfants

La Nouvelle-Orléans comporte d’ailleurs de grandes attractions pour les enfants: un aquarium majeur, le plus vaste insectarium aux USA et un grand Children’s Museum qui plaît aussi aux ados.

Le Vieux Carré touristique est assez petit; on y marche sans peine. Hors du centre, on se déplace en tramways, efficaces malgré leur allure historique. Un passage coûte 1,25$, un billet valide pour 24 heures coûte 3$.

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Une autre aubaine incroyable, d’autant qu’on ne s’en lasse pas; c’est comme se déplacer dans un décor de cinéma, surtout le long des grandioses demeures de St. Charles Street.

Trois piliers attractifs

Le tourisme, c’est 60% de l’économie de la ville. La Nouvelle-Orléans propose trois piliers attractifs: la musique omniprésente, la gastronomie rugissante et l’architecture captivante.

New Orleans a été française, espagnole et américaine, dans un environnement boueux et caraïbéen où des fortunes colossales ont été amassées au 19e siècle. Quel terreau fertile pour l’édification de maisons et manoirs inoubliables!

Les palmiers de La Nouvelle-Orléans ont l’air contre-nature dans ce delta boueux. La Louisiane d’origine, c’est le pays de chênes centenaires, de saules pleureurs et d’autres arbres à fortes racines qui se soulent des eaux du Mississippi et de l’oppressante humidité ambiante. Cette végétation prodigue enjolive la ville et ses grands parcs étonnants.

Les City Park, Audubon Park, Riverfront Park et Louis Armstrong Park lancent des invitations permanentes aux promeneurs. Le grand zoo Audubon est payant, mais fascinant, avec ses caïmans qui rêvent de manger ces magnifiques oiseaux sud-américains qu’un mince filet protège d’un destin incertain.

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Le Southern Food and Beverage Museum décrit avec passion les boissons et aliments étonnants des États du Sud. Voici un cours d’histoire, d’anthropologie, d’arts et de sciences au pays de l’absinthe et du gombo.

On magasine aussi le long de la belle et noble Magazine Street. Et on découvre l’histoire souvent brutale et macabre de la ville au vieux Pharmacy Museum – un des plus intéressants musées du genre au monde.

La Nouvelle-Orléans affiche certaines des choses qu’on aime le plus des États-Unis – le jazz et la cuisine du Sud, et un afflux d’idées et d’énergies. C’est une charmante ironie, pour une ville qui vit en marge de ce pays.

* * *

Hotel Monteleone: Hôtel historique du Vieux Carré désigné «litterary landmark», car plusieurs grands auteurs y ont séjourné et écrit – Tennessee Williams y a trouvé l’inspiration de son Tramway nommé désir. Étonnante piscine sur le toit. Scène de jazz échauffée et site du fameux Carousel Bar, un bar tournant qui ne désemplit littéralement jamais.

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Tours New Orleans: Visites guidées des cimetières et d’autres hauts lieux hantés. On y apprend largement plus que si on est seul. En outre, certains lieux exigent qu’on soit accompagné.

Infos officielles: New Orleans et Louisiane Tourism

Auteur

  • Benoit Legault

    Journaliste touristique basé à Montréal. Collaborateur régulier au Devoir et à l-express.ca. Responsable de la rédaction de guides Ulysse. Benoit Legault a remporté plusieurs prix de rédaction touristique. Il adore l'Ontario et ses Grands Lacs.

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