Catherine Bellemare publie un premier roman intitulé Une irrésistible envie de fuir, où elle traite tour à tour de l’usage abusif de drogues, de la prostitution, d’une famille dysfonctionnelle, de trouble identitaire en lien avec l’orientation sexuelle et d’anorexie. Tout un défi fort bien relevé.
Le roman raconte l’histoire d’Émilie, une jeune femme au parcours quelque peu marginal. On la voit d’abord en relation assez tiède avec son chum qui veut absolument des enfants. «Émilie aurait voulu vouloir», mais l’angoisse viscérale lui colle à la peau.
Dans un retour en arrière, on apprend qu’Émilie était devenue une escorte dans l’espoir de retrouver «le puits sans fonds. Le transfert du manque, d’un corps à l’autre.» Elle se plaisait dans des rapports abusifs, démesurés, obscurs.
Violette, la grand-mère d’Émilie, reconnaît assez rapidement que sa petite-fille perçoit et sent «des choses que peu d’entre nous avons la chance de voir.» Émilie est un esprit libre qui ne saurait se ranger «du côté de ceux qui renoncent, se complaisent dans l’idée d’un quotidien réconfortant». Ce genre de sécurité serait de nature à la briser.
Lorsqu’Émilie rencontre Anna, elle est hypnotisée. C’est la première fois qu’elle couche avec une femme, «submergée par l’équilibre parfait des corps, en cadence parachevée». Elle découvre que la normalité ne sied pas tout le monde.