La migration LGBT dans la mire du collectif Ekin

Une scène de la pièce Migration avec Lalie Vilar, Catalina Lopez de Lava, Christian Tchoumi et Aleksandra Lalovic.
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Publié 28/06/2016 par Maëva Saint-Albin

Vendredi dernier, sur les planches du théâtre Spadina de l’Alliance française de Toronto, des acteurs «rejouaient» la vie de migrants LGBT dans une pièce drôle et engagée, Migration, d’une rive à l’autre en quête d’identité. Le but? Dédramatiser les expériences. Faire rire en parlant de leur souffrance.

Cette pièce, qui s’inscrivait dans la programmation du festival Franco-Fierté, a été rendue possible par l’Agence Ekin, fondée par les artistes chilienne Carolina Cortes et française Adrienne Medjo.

FrancoQueer, l’association LGBT francophone de Toronto, leur a commandé cette pièce qui est devenue un projet majeur pour la jeune agence. À la barre, la drama-thérapeute Adrienne Medjo, spécialiste en théâtre et littérature africaine.

C’est elle qui a écrit Migration (et qui signait la mise en scène) à partir des épreuves vécues par les migrants LGBT. La pièce aborde la colonisation de l’autre ainsi que la culture de l’autre. «J’ai écrit la pièce, mais ce sont leurs idées, leur réalité qui y sont illustrés», précise-t-elle.

«Nous voulons aborder la culture LGBT dans les deux sens. On essaye de comprendre ceux qui ont immigré au Canada et voir comment cette identité est vécue selon les pays d’origine», continue-t-elle. «Voir son histoire jouée par un autre permet de mieux la vivre et de l’accepter.»

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Ekin, «agence culturelle»

L’agence Ekin est toute jeune. À mi-chemin entre le collectif d’artistes et l’agence culturelle, Ekin – qui veut dire «culture» en turc – est un sorte de poster de la diversité culturelle torontoise.

Mais surtout, Ekin, c’est aussi une agence impliquée dans le social et l’humanitaire. Ils font le tour du monde au service d’un changement global. Mais il faut bien commencer quelque part. Et ce «quelque part», c’est Toronto.

Depuis les premiers pas de l’agence, ses artistes pratiquent la thérapie par l’art. «Nous accompagnons des groupes de personnes en difficulté dans leur processus de guérison», explique Adrienne Medjo. «L’aspect thérapeutique de l’expression artistique», voilà ce qui l’intéresse. «Mon métier est de donner les outils nécessaires à ceux que je traite pour qu’ils confrontent leur souffrance directement.»

«Ekin est né sur les bancs de l’université. Adrienne Medjo et Carolina Cortes se sont rencontrés à l’Université Paris Ouest en France., où elles étudiaient les Arts du spectacle. «À l’époque, une de nos camarades s’appelait Ekin. Dès qu’on a su ce que cela voulait dire, nous avons commencé à l’utiliser.»

Les artistes qui travaillent avec Ekin sont danseurs, acteurs, peintres. Ils viennent principalement de France, mais peuvent se produire partout, au Canada, en Afrique du Sud ou encore au Chili.

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Promouvoir la relève

L’objectif d’Ekin est aussi de «promouvoir la relève». L’agence aide des artistes à développer leur image et à mettre en avant leur travail. «Aujourd’hui, le monde de l’art est très fermé», explique Adrienne Medjo. «Nous voyons que nos élèves manquent d’opportunité.»

Pour la promotion, Ekin organise donc des concerts, et des animations un peu partout. Ces artistes participent aux camps de l’Alliance française. Au programme, une «ouverture sur le monde à travers l’expression artistique et avec une dimension historique et culturelle.» Les spectacles en français créés par les petits campeurs abordent, entre autres, l’histoire du Canada.

Ce qui fait Ekin, Ekin, ce sont ces artistes qui, pour la plupart, se connaissent depuis longtemps. Et c’est son ouverture sur le monde. À la clé, «être une passerelle entre les cultures à travers la culture»…

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