Le sublime et prolifique Éric-Emmanuel Schmitt a récemment publié quatre nouvelles, dont l’une donne son titre au recueil La Vengeance du pardon. Avec un redoutable sens du suspens psychologique, l’auteur franco-belge explore les sentiments les plus violents et les plus secrets qui gouvernent nos existences.
Jumelles
La première nouvelle met en scène deux sœurs jumelles. L’aînée de 30 minutes est généreuse, aimable et serviable; l’autre «appelait amour son envie, sa convoitise, sa rancune, ses désirs de vengeance […], sa haine tenace de son aînée».
Le style de Schmitt est toujours finement ciselé. Pour nous dire que les deux jumelles ne peuvent pas engendrer, il écrit: «Tel le lierre qui enlace Tristan et Yseult dans la tombe pour l’éternité, leur stérilité les liait, signe de leur destin, engagement à ne jamais se séparer.»
Cette histoire de presque 100 pages revêt des accents de thriller ou de polar. Il y aura procès, car lorsqu’une jumelle est plus gentille, plus intelligente, plus douée que l’autre, «deux, c’est une de trop»…
Finance
La deuxième nouvelle oscille entre la haute finance et la haute trahison. Un jeune homme abuse d’une paysanne candide, rejette l’enfant qu’il lui a donné, pour le récupérer quand cela fait son affaire.