«Qu’ils soient écrivains ou peintres, c’est pareil pour les artistes. Ils se ressemblent et vivent mélangés pour dire les maux avec leurs mots.» Les maux? Ceux de la Grande Guerre 1914-1918.
Les artistes ont été profondément atteints par la Grande Guerre, selon l’historienne française Annette Becker, conférencière ce mercredi 1er avril au théâtre de l’Alliance française de Toronto. Elle a choisi des artistes avant-gardistes, sortant de la période cubiste, qui reconstruisent la guerre dans leurs oeuvres.
Surmonter le chagrin par les arts
En janvier 1915, le poète Guillaume Apollinaire est au front. «Il ne faut pas oublier que les artistes ne font pas que raconter la guerre, ils y ont participé, et demandent un engagement pour la France dans certaines de leurs oeuvres», commence Annette Becker.
Dans Obus-Roi, qui fait référence à l’oeuvre absurde d’Alfred Jarry, Ubu Roi, Apollinaire tire récit, met en histoire pour surmonter le chagrin.
«Représenter, c’est narrer, dessiner, écrire pour redonner vie aux êtres perdus. La littérature, les arts, ou encore l’histoire tentent d’éclairer la réalité vécue», a poursuivi l’historienne. Dans La petite auto, poème accompagné d’un calligramme, le poète redonne de l’ordre après le chaos en ayant recours aux oxymores.