En plus d’être une catastrophe humanitaire, la guerre au Yémen est une catastrophe sanitaire, et à présent une opportunité pour les maladies infectieuses: on commence à y observer, chez les blessés et les malades, des cas de bactéries résistantes aux antibiotiques.
On sait que les bombardements menés par l’armée saoudienne depuis trois ans chez son voisin yéménite ont fait plusieurs milliers de morts. Mais l’offensive va au-delà de la destruction des édifices et des zones détenues par les opposants au régime: c’est une offensive économique qui a mis à mal l’approvisionnement de base en nourriture, en eau potable et en médicaments. Cette combinaison a un impact dévastateur, de loin supérieur à celui des bombes.
Famine
Pour l’Organisation des Nations Unies, le Yémen est en ce moment «le pire désastre humanitaire du monde», peut-être le pire en 50 ans.
Des millions de personnes sans accès à de l’eau potable, 18 millions sous-alimentées, dont plus de 400 000 enfants qui, selon un rapport de l’UNICEF en janvier, souffrent d’une famine endémique.
Plusieurs de ceux qui survivront resteront toute leur vie avec des séquelles de cette malnutrition ou de maladies comme le choléra.