«Jusqu’à aujourd’hui, l’immigration au Canada a profité quasi exclusivement à la communauté anglophone, même au Québec qui peine à atteindre ses objectifs dans ce domaine.»
C’est l’opinion d’André Braën, professeur émérite de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa, qui s’intéresse à l’interaction entre les dispositions législatives concernant le multiculturalisme, l’immigration et les langues officielles.
Le 30 mai dernier, lors du colloque sur les 50 ans de mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles, tenu à Gatineau par l’Institut canadien de recherche sur les minorités linguistiques (ICRML) dans le cadre du 87e congrès de l’Association francophone pour le savoir (ACFAS), il a présenté un aperçu de ses travaux à ce sujet. En attendant la publication de son texte cet automne, il est utile de rapporter quelques-unes de ses constatations.
Pourquoi seulement 4,4%?
«Si la francophonie au Canada a pu compter sur la croissance naturelle de sa population pour se maintenir et se développer, ce n’est certes plus le cas aujourd’hui, et l’immigration constitue le facteur le plus important pour assurer sa croissance démographique comme celle du Canada tout entier.»
Dans le Plan d’action fédéral-provincial-territorial visant à accroître l’immigration francophone à l’extérieur du Québec, le gouvernement fédéral vise d’ici 2023, à atteindre la cible de 4,4% d’immigrants francophones du total des immigrants à l’extérieur du Québec.